Inquiétude au Nord-Kivu après la coupure de la route menant à Rutshuru: « à Goma il n’y a pas de champs, quand le Nyiragongo va se calmer il faudra réhabiliter cet axe dans l’urgence »

ACTUALITE.CD

Au siège de l’agence de voyage Kivu Kwetu Express de Butembo (Nord-Kivu), aucune voiture ou bus n’a quitté ce dimanche 23 mai  la ville commerciale pour Goma, à la suite de la coupure de  la route Rutshuru-Goma par une coulée de lave du volcan Nyiragongo, à hauteur de Kilima Nyoka, 17 Km au nord du chef-lieu de la province.

«Il n’y aura pas de trafic. Nous attendrons que les laves soient dégagées de la chaussée », confie à ACTUALITE.CD, un chargé de permanence. 

La situation est similaire dans la quasi-totalité des agences de voyage dont les engins trafiquent sur la route Butembo-Goma. Ce qui inquiète Joseph T’hata, conseiller juridique de l’agence Kivu Kwetu Express.

«La route Butembo-Goma est très importante pour l’Est du Congo, étant donné qu’il relie le Grand Nord au petit Nord, mais aussi c’est l’unique route qui fait jonction avec la partie orientale du pays. Il n’y a pas de routes de déviation, surtout qu’il y a beaucoup d'insécurité dans les périphériques », s’inquiète-t-il. 

L’axe Rutshuru-Goma est un passage obligé pour des véhicules qui viennent de Butembo voire l’Ouganda via les postes frontières de Bunagana ou Ishasha en territoire de Rutshuru. Jean-Claude Mbabaze, président de la société civile de Rutshuru craint que cela affecte l’économie de la région.

«Les articles de première nécessité qui nous viennent de Goma pour Rutshuru ne vont plus arriver. Les commerçants sont pénalisés. Des vivres qui quittent Bunagana, Ishasha, Rutshuru, même Butembo ne vont plus atteindre Goma. Il en est de même pour le mouvement des populations. Ça affecte les recettes des commerçants et boutiquiers qui sont dans notre zone. C’est compliqué ce que ce volcan vient de nous créer comme problème», indique-t-il.

L’avocat Joseph T’hata appelle le gouvernement à penser dans l’urgence, à une alternative pour ravitailler Goma en produits qui viennent de l’Ouganda, de Rutshuru ou du Grand-Nord.

«Il n’y a plus de contact entre l’Ouganda et Goma. C’est une route très stratégique. C’est une route qui permet de ravitailler Goma en denrées qui viennent de Rutshuru, Vitshumbi, Nyakakoma. Tous les poissons qu’on mange à Goma, c’est par cette route que ça vient. A Goma il n’y a pas de champs. Si le volcan s’arrête tôt, il faut réhabiliter l’axe dans l’urgence, soit trouver une alternative», plaide Joseph T’hata.

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Claude Sengenya