"La majorité des gens qui sont derrière les Mobondo, sont souvent derrière le président de la République. La journée, ils sont comme des agneaux et la nuit, ce sont eux qui commandent les Mobondo. Parce que les capturés que nous avons interrogés ont cité certains noms", a déclaré le porte-parole de l'opération Ngemba, face à la presse ce dimanche à Kikwit.
Faisant un état des lieux de l'opération Ngemba, le capitaine Anthony Mualushayi a annoncé pour bientôt la publication des résultats des enquêtes établissant la responsabilité des acteurs politiques derrière les Mobondo.
"Jusque-là, nos services sont en train de mener des enquêtes avant de mettre sur la place publique. Bien avant, on va faire le rapport à notre hiérarchie et aux autorités compétentes de prendre la décision", a-t-il précisé.
Malgré des implications politiques, l'armée annonce sa détermination à en finir avec ce qu'elle appelle désormais "un groupe rebelle ou un mouvement terroriste ".
"Si Kinshasa donne raison à ces bons parleurs qui sont derrière le mouvement Mobondo pour des intérêts politiques, nous, les militaires, nous allons faire notre travail. Et notre travail, on ne le fait pas avec des stylos, mais avec des armes garanties par la Constitution de la République. C'est une mission régalienne et nous sommes là pour sécuriser notre population, mais aussi l'intégrité de notre pays", a-t-il ajouté.
S'agissant des récentes opérations menées par l'armée, le porte-parole de la onzième région militaire a livré un bilan 15 miliciens Mobondo tués et 5 soldats tombés sur le champ de bataille lors des affrontements au village Bolingo en décembre courant. Au moins 24 personnes dont un militaire ont été tuées fin novembre au village Nkana, lors de l'attaque des miliciens. Les Fardc révèlent des faits troublants: des femmes ont été séquestrées dans une maison, que les miliciens ont par la suite incendiée. Capitaine Anthony Mualushayi a fait état d'une intensité des violences pas différentes de la crise à l'Est de la RDC.
Jonathan Mesa