Le programme national de lutte contre les toxicomanies et les substances toxiques (PNLCT) a tenu, ce vendredi 21 mai, un atelier pour identifier tous les acteurs et les sensibiliser dans la lutte contre les toxicomanies.
Cet atelier, appuyé financièrement par la coopération Suédoise avec l’accompagnement de la fédération mondiale de lutte contre la drogue (WFAD), a pour objectif d’améliorer le bien-être de la population congolaise par la réduction de la morbidité et la mortalité liée à la consommation des substances psycho actives (drogue, tabac, alcool et autres substances toxiques).
« Par ces assises, le ministère saisit l’opportunité de sensibiliser les acteurs de la société civile sur la régulation de la consommation des substances psycho actives, drogues, alcools, tabacs et autres substances toxiques ; Présenter l’approche intégrée pour la prévention et la prise en charge de toxicomanie dans les zones de santé, mettre en place un groupe de travail sur l’intégration des activités de lutte contre la toxicomanie dans les paquets minimum d’activités et le paquets complémentaire d’activités, mettre en place une plate forme d’intégration au niveau international, national, provincial et local sur la lutte contre la consommation des substances psycho actives, lancer les bases sur la mise en place d’un office ou agence contre la drogue, appuyer l’élaboration d’une politique nationale de lutte contre la toxicomanie », a déclaré la vice-ministre de la santé publique, hygiène et prévention, Véronique Kilumba Nkulu.
Le PNLCT et ses partenaires travaillent pour faire connaître la problématique de la toxicomanie à travers le pays, pour ainsi amorcer une lutte efficace
« A travers cet atelier, nous voulons consolider toutes les thématiques qui sont l’intégration, la prise en charge, et la consolidation des politiques, pour lutter contre le problème de la toxicomanie. Nous voulons qu’on parle de la toxicomanie jusqu’au fin-fond de notre pays, c’est pour cela nous avons commencé à sensibiliser les acteurs principaux qui sont au niveau national, par l’approche intégrée, nous allons partir dans les zones de santé, les aires de santé, et les ménages. Avec les partenaires nous sommes en train de mener une grande enquête pour cartographier ces différentes substances ; nous voulons riposter correctement, par là, il faut identifier les différents acteurs concernés », a dit le directeur du PNLCT, Patrice Milambo.
La fédération mondiale contre la drogue (WFAD), présente en RDC depuis 2020, s’engage à accompagner les acteurs congolais dans la lutte contre la toxicomanie, surtout en les aidant à travailler en synergie.
« Notre travail consiste à mener des plaidoyers pour aider les institutions, gouvernements et pays, et différents acteurs à travers le monde, à lutter contre le phénomène de la drogue. Nous parlons de la drogue dans le cadre de la consommation et de la commercialisation illicite, c’est un travail de longue durée que nous avons fondé sur trois piliers : la prévention, le traitement et la réhabilitation ou l’insertion dans la société. Maintenant ce que nous voulons, c’est créer une synergie, qu’ensemble qu’on ait une approche intégrée, ça permettra à la République de lutter contre ce phénomène de manière efficace et adéquate ; parce que nous avons constaté que le travail se fait chacun dans son coin », a dit Dandy Yela Y’Olemba, directeur pays de la WFAD.
La WFAD est une communauté multilatérale d’organisations non gouvernementales et d’individus qui partagent une préoccupation commune qu’est la consommation de drogues illicites qui menace l’existence d’une enfance stable, de familles, de communautés et d’organisations gouvernementales dans le monde entier.
Selon les dernières études menées par le s PNLCT, avec l’appui des partenaires, 3% des enfants congolais de 10 à 19 ans étaient déjà poly toxicomanes et 11% avec comportement violent (enquête mixte avec l’OMS). La séroprévalence VIH chez les toxicomanes était de 5,2% alors que la moyenne dans la ville de Kinshasa était de 3,5%.
26% des jeunes affirment perdre le contrôle devant leur partenaire après la prise de la drogue ; 55,1% reconnaissent que l’alcool et la drogue les excitent au désir sexuel ; 52,2% n’avaient pas utilisé de préparatifs lors de leur dernier rapport sexuel occasionnel ; 47,1% ont eu des rapports à risque les 3 derniers mois, 75,1% veulent abandonner la toxicomanie ; 48,3% des jeunes ont besoin d’une prise en charge médicale ; 11,8% ont besoin d’une prise en charge psychologique, et 9,3% fument le tabac en milieu de travail ; selon une enquête de 2005.
Thérèse Ntumba