Fin du PROGRESS: la RDC et UE présentent les acquis et défis dans le secteur de la sécurité

Photo de famille RDC-UE. Photo ACTUALITE.CD.

Le programme d'appui à la réforme du secteur de la sécurité (PROGRESS) dans sa volet défense est à la fin. C'est dans ce cadre que l'Union Européenne, bailleresse de fonds de ce projet débuté en 2015, et la RDC à travers le ministère de la défense nationale et des anciens combattants ont organisé ce mercredi 19 mai à Kinshasa un forum de haut niveau pour présenter les acquis du PROGRESS et les défis à relever pour des prochains partenariats.

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Le Chef d'Etat-major, le ministre de la défense, l'ambassadeur de l'UE et le gestionnaire du CHESD. (De gauche à droite).

Gaellane Bourges et Christine Guicherd ont tour à tour exposé sur les réalisations du PROGRESS qui avait pour objectif d'assister les autorités civiles et militaires dans la conception et la conduite du processus de réforme de la sécurité, volet défense, notamment en matière d'administration et de gestion, afin de renforcer la gouvernance et l'État de droit, de lutter contre l'impunité et promouvoir une paix durable.

Dans leurs exposés, il ressort entre autres que: 

Sur le plan gestions administrative et des ressources humaines,  il y a eu la réalisation du catalogue des emplois qui a servi à la révision des tableaux d'organisation et tableaux de dotation des FARDC; l'actualisation des donnés avec les recensements biométriques des actifs, inactifs et ayant droits et la mise sur pied des logiciels permettant notamment d'analyser l'adéquation entre les emplois et la situation des militaires qui les occupent. Des hauts cadres des FARDC impliqués dans le suivi de la réforme ont été formés sur l'approche de gestion axée sur les résultats pour le suivi-évaluation ainsi que la planification et la programmation budgétaire type budget programme.

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Les militaires FARDC

Sur le plan gestion budgétaire et financière, plus de 900 agents à Kinshasa et en provinces relevant de la chaîne de la gestion budgétaire et financière ont été formés sur la migration vers le budget-programme. Sur le plan informatique, PROGRESS a mis un paquet d'un millions d'Euros pour l'acquisition de serveurs, matériels informatiques, bureautiques  et de communication et des kits biométriques. Il a aussi rétabli les réseaux de communication entre les états-majors de Kinshasa et des régions et au sein des régions sans oublier la transformation de l'école d'administration militaire de Kananga (EAdm) en école d'administration militaire et d'informatique (EAdmI).

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La partie UE et quelques officiels congolais.

Le service d'éducation civique patriotique et d'affaires sociales ont bénéficié de l'appui du PROGRESS pour se structurer étant le service phare pour la promotion de l'esprit de la réforme. Un pool des acteurs de la société civile a été formé pour favoriser le rapprochement entre les civils et les militaires. Il a également été mis sur pied trois pools des journalistes, en raison d'un par zone de défense, à travers l'appui au service de communication et d'information des forces armées (SCIFA) afin de faire face aux difficultés de traitement de l'information dans le domaine de défense par les médias qui affectent négativement l'image de l'armée.

"C'est aussi l'occasion de reconnaître la montée en puissance de nos forces armées au sein de notre sous région. Il y a eu donc des progrès remarquables avancés grâce au soutien multiforme de l'Union Européenne. Le chemin à parcourir dans la  reconstruction de nos forces armées reste encore long. Ainsi restons ouverts à l'accompagnement de nos partenaires traditionnels pour les futurs programmes capitalisant les acquis cumulés devront privilégier la formation des cadres FARDC ainsi que l'amélioration des conditions du militaire notamment dans le domaine du casernement et l'appui santé.   Au nom du Chef de l'Etat et du chef du gouvernement, j'adresse mes sincères remerciements à l'Union Européenne, notre partenaire privilégié pour ce projet. Je reste résolument confiant dans l'avenir de notre coopération pour le plus grand bien de nos deux parties", a dit le ministre de la défense nationale et des anciens combattants, Gilbert Kabanda Kurhenga dans son mot.

Pour l'UE, ce geste vise à  contribuer aux objectifs de paix, de sécurité, de développement et de justice.

"Les réformes à long terme sont essentielles mais il faut quand même un temps répondre aux préoccupations immédiates des besoins des forces de sécurité et des populations. Les conditions de vie et de travail des forces de sécurité doivent pouvoir ainsi être améliorées. Un effort particulier doit pouvoir être consentis pour appuyer les forces de sécurité et les acteurs de la justice dans les zones où les conflits sont les plus graves et les attentes de la population sont les plus fortes. Partout dans le pays, plus encore dans les zones de crise de guerre,  l'armée congolaise doit être en mesure d'assurer pleinement sa noble mission de protection des personnes et de leurs biens. Toute intervention de l'Union Européenne devra donc faire partie d'une stratégie nationale. Nous encourageons monsieur le ministre de la défense, monsieur le chef d'État major a élaboré une stratégie de stabilisation à court, moyen et long terme plus large que la portion d'un militaire qui concerne également d'autres aspects",  a déclaré l'ambassadeur de la délégation de l'UE en RDC, Jean-Marc Châtaigner à sa prise de parole.

L'UE a noté, à propos des défis, qu'il faut poursuivre la construction du système de gestion des ressources humaines, poursuivre l'investissement en informatique, investir dans la formation, investir dans le lien armée-population et élargir le champ de la redevabilité pour pleinement asseoir une bonne gouvernance.

Fonseca MANSIANGA