Le député national Jacques Djoli s’oppose aux propos du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa qui estime que les élections de 2023 peuvent être organisées avec ou sans réformes. Il l’a dit vendredi 9 avril à l’Assemblée nationale lors de la présentation du rapport général sur le processus électoral de 2012 à 2019.
M. Djoli soutient à tout prix les réformes qui constituent un processus permanent de revisitation des textes.
« C'est une contradiction, parce que lui-même (Nangaa) en présentant la roue électorale, vous ne pouvez pas passer au point 1 d'organisation des opérations électorales, sans le point 8 l'évaluation des réformes. On ne peut pas aller aux élections sans réformes, le processus électoral est un processus permanent de revisitation des textes. Dire qu'on peut aller sans réformes, c'est-à-dire qu'il y a aucune leçon apprise qui est acquise, ce n’est pas possible », a réagi Jacques Djoli.
Cet élu déplore des irrégularités récurrentes dans le cycle électoral et redoute un impact négatif sur l'organisation des élections de 2023.
« C'est une bonne chose qu'il a présenté le rapport, mais le facteur destructurant de notre processus électoral c'est le non-respect des prescrits et standards d'une gouvernance électorale classique. Qu'on commence d'abord par la régularité du cycle, nous sommes en 2021, ce rapport a été déposé en 2019, c'est tout juste après la proclamation des résultats publiés pour faire des évaluations et les réformes. Maintenant, plus de deux ans après, pour ne pas dire trois ans, nous devons évaluer, vous voyez déjà le retard pris dans les 3 ans. Ce retard va impacter sur l'organisation des élections de 2023, donc c'est ça le vrai problème, la récurrence d'irrégularités des cycles électoraux (…) quand on lit le deuxième rapport, il a entamé aucun schéma des réformes ou des préparatifs des élections de 2023. Donc les mêmes problèmes qui se sont posés en 2006, vont se poser en 2011, et en 2018, on va obtenir de glissement, des tensions, des discussions parce qu'on ne respecte pas le cycle électoral », a dénoncé Jacques Djoli.
Et de conclure : « Apparemment il y a une volonté politique globale de fausser les résultats électoraux et en jouant sur le délai. Les difficultés qui sont là, ce sont des difficultés qu'on a toujours eues, c'est-à-dire le fichier électoral, qui n'est pas stabilisé, fiabilisé, le problème de la chaîne de transmission des résultats qui n'est pas non plus fiabilisé, et crédible, le problème de la maîtrise de planification, maîtrise de budgétisation, ce sont les mêmes problèmes que nous avons eus, qui auront lieu, que nous aurons toujours des élections contestées ».
Le président de la CENI devra revenir lundi prochain à l’Assemblée nationale pour répondre aux préoccupations des députés nationaux sur le processus électoral depuis 2012 jusqu’à 2019.
Lire : RDC : " avec ou sans réformes, les élections peuvent être organisées " (Corneille Nangaa)
Berith Yakitenge