Commission spéciale sur la situation sécuritaire dans l'Est : il ne faut pas qu’on se limite à déposer le rapport, il faut arriver à appliquer les recommandations, insiste Juvénal Munubo

En attendant la mise en place effective par l’Assemblée nationale, de la commission spéciale et temporaire sur la situation sécuritaire dans l’est du pays, le député Juvénal Munubo, rapporteur de la commission défense et sécurité a salué l’initiative. Cependant, il estime que le travail ne devrait pas se résumer à la mise en place de la commission ou encore au dépôt du rapport de travail effectué sur le terrain.

Pour lui, il faut parvenir à mettre en application les recommandations que ladite commission formulera.

« C'est une bonne nouvelle. Sauf qu’il ne faudrait pas se limiter à constituer une commission d'enquête, ou une mission parlementaire et à déposer le rapport ou à présenter le rapport. Il faut aller au-delà du dépôt du rapport, c'est-à-dire il faut arriver à appliquer les recommandations qui seront contenues dans ce rapport là. Je rappelle ici que ça ne sera pas le tout premier rapport ou la toute première mission. La toute première mission parlementaire a eu lieu fin 2014 lorsque les tueries ont commencé dans la zone de Beni, et donc ça c'est très important, il faut que le rapport serve à quelque chose. Il faut que les missions et les rapports qui en découlent servent à quelque chose. J'encourage le Président Mboso Christophe dans cette initiative de constituer une commission, sans doute qu'on aura toujours des éléments nouveaux », a dit ce mercredi 7 avril à ACTUALITÉ.CD le député national Juvénal Munubo.

À la question de savoir que devrait faire quoi concrètement cette commission spéciale, l'élu de Walikale répond :

« Un peu comme lors de la dernière mission que nous avons effectuée dans le cadre de la caravane de la paix par la commission de défense et le gouvernement. Cette commission devrait avoir des entretiens avec d'abord avec les militaires qui sont au front, les responsables militaires, mais aussi avec la société civile c'est-à-dire, les acteurs de Beni, Lubero, Butembo, Bunia, Masisi, Walikale, Hauts-plateaux du Sud-Kivu mais aussi des échanges avec la Monusco, parce qu’il faudrait qu'on arrive à comprendre comment se fait-il les massacres continuent dans l’est et pourtant on a la plus grande mission de maintien de la paix avec un grand budget. Il faut qu'on ait aussi des échanges avec la Monusco et qu'on essaie de comprendre ce qui ne va pas parce que le rare de fois que les FARDC ont collaboré avec la Monusco et que cette dernière a collaboré avec les FARDC, je pense ici à la brigade d'intervention constituée des Tanzaniens, Malawites, Sud-Africains, il y a eu des résultats. C'était la chute du M23 et donc il faudrait des échanges comme ça et à l'issue avoir un rapport et des recommandations et prises d'engagement surtout qu'on arrive à exécuter les recommandations, les gens meurent, on en a marre avec ce qui se passe dans l'est », a ajouté Juvénal Munubo.

Cet élu estime que l'expertise de la commission permanente défense et sécurité de l'Assemblée nationale doit être mise en contribution au sein de cette nouvelle commission spéciale.

« Il faudrait que la commission de défense et sécurité soit mise à contribution. C'est une commission spéciale qui sera constituée mais il faut aussi compter sur l'expertise de la commission permanente défense et sécurité de l'Assemblée nationale. Cela est très important et voilà donc nous attendons beaucoup de cette commission parlementaire mais il ne faudrait pas que ça soit une mission de trop, et le rapport qui va en découler, que ça ne soit pas un rapport de trop », a-t-il recommandé.

La partie Est de la République Démocratique du Congo est en proie à l’insécurité depuis plus de deux décennies. Malgré les efforts des autorités et des partenaires, la paix n'est pas encore rétablie dans cette partie du pays. L’épicentre de l’insécurité demeure la région de Beni où les combattants des Forces démocratiques et alliées (ADF) sont accusés des massacres à grande échelle depuis plus de six ans.

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Clément Muamba