Tribune.
L’Union Sacrée de la Nation (l’USN), ainsi dénommée par son initiateur, le Président de la République, Chef de l’état, SEM Félix Antoine Tshisekedi a la vocation de regrouper des congolais représentés par les différents partis politique et la société civile, en vue de cheminer dans une même vision sous son leadership, avec l’ambition de redresser la gouvernance du pays pour assurer une meilleure vie à tous les congolais.
L’USN n’est pas une vision en soi mais un véhicule pour la réalisation de la vision du Chef de l’état. Sa vision étant de faire de la RDC un état géant au centre de l’Afrique par une gestion axée sur le bien-être social sous le label, « Le Peuple d’Abord ». Sa mission principale étant l’amélioration de la gouvernance de l’état au service du peuple.
Dans son allocution du 23 Octobre 2020; s’adressant aux députés nationaux, le Chef de l’état a résumé de manière succincte l’état de la nation, mettant en relief le manque de l’amour du Congolais pour le Congolais et pour sa Patrie. Fondamentalement, le Président de la République a renforcé d’un trait le manque de collaboration, mettant même en échec la première expérience d’une coalition voulue pacifique et harmonieuse pour l’intérêt de la nation.
Le souci de répondre aux besoins de la population et l’incapacité avérée de la coalition gouvernementale à répondre au défi du Peuple d’Abord ont motivés la décision du Chef de l’état à mettre fin à la première coalition et solliciter la participation de tous les congolais de bonne foi désireux d’apporter une contribution à l’édifice nationale dans la nouvelle dynamique de l’Union Sacrée de la Nation.
Ainsi le fils du Sphinx de Limete invita les députés nationaux de toutes tendances à la franche collaboration qui aboutirait dans une nouvelle coalition dirigeante.
Rappelons ici que dans son mode fonctionnel, le Chef de l’Etat a voulu que l’USN soit un véhicule pour réaliser sa vision, en complicité et collaboration avec le peuple lui-même. Ce rassemblement de toutes les forces vives de la nation autour d’un idéal « le Peuple d’Abord », ne se limite pas au parlement, encore moins au gouvernement, mais implique toutes les institutions de la République étendues dans les provinces jusqu’au niveau des entités territoriales décentralisées. Il est au-delà de sphère politique, quoique la composante politique en constitue l’ossature.
Cependant, concernant le gouvernement dans son rôle exécutif de traduire la vision du Chef de l’Etat dans un programme d’actions pour atteindre les objectifs assignés, on ne peut pas s’empêcher de tenir compte des causes des échecs du passé qui malheureusement font partie de la culture intégrale de gestion du pouvoir en RDC. Ces erreurs devraient être évitées à tout prix pour faire la différence et réaliser les objectifs de l’USN:
L’échec moral cuisant depuis la tentative du processus du changement entrainant dans son lot le manque d’éthique professionnelle et la malhonnêteté qui favorisent la corruption et les détournements des fonds publiques ;
Le positionnement au gouvernement et dans les institutions de la République dans le seul objectif d’enrichissement personnel au lieu du service à la nation. Après tout, plusieurs de ceux qui se sont ainsi enrichis au détriment de l’état sont parmi les personnalités respectées et redoutées sur la scène nationale congolaise au lieu du mépris et la prison qu’ils méritent ;
Le népotisme, clientélisme, tribalisme et régionalisme, couplé avec, disons-le nous, l’irresponsabilité et manque de redevabilité qui ont relégué la compétence au dernier plan au mieux, sinon pratiquement rayé des critères de nomination au gouvernement et de recrutement au sein des institutions et entreprises du portefeuille de l’état ;
Les partages politiques des postes des technocrates au détriment des compétences requises ;
Le manque d’innovation face aux défis de la société qui condamne la population à s’adapter aux problèmes plutôt que de les résoudre, et dont les causes principales sont des lacunes de compétence et la concentration des dirigeants sur l’enrichissement illicite ;
Les nominations des personnes sans expérience managériale ou de gestion à des postes de responsabilité managériale. Pour certains, leur première fonction au niveau managériale a été à la tête d’un ministère ou d’une entreprise publique. Résultant ainsi on a vu des ministres, présidents des conseils d’administration, directeurs généraux ou autres dirigeants des institutions de l’état se limiter à l’administration pure et simple, dans la gestion du ouï-dire, face aux défis pourtant importants de la République.
Tous ces éléments révèlent un manque criant d’éthique professionnel dans l’exercice du pouvoir publique. Dès lors, il sied de se poser la question, quel serait le type de gouvernement qui serait porteur de la vision du Chef de l’Etat, capable de fonctionner de façon rationnelle, cohérente et productive à l’échelle des idées et de la créativité pour assurer la réalisation des objectifs poursuivis ?
Une chose est claire, le Chef de l’état a besoin d’un gouvernement efficace, focalisé sur la vision et opérant dans le respect stricte des principes de bonne gouvernance. De par les objectifs de l’USN, une discrimination positive contre des carences de compétence et les antivaleurs des régimes précédents s’impose. Ainsi nous proposons les considérations suivantes pour la composition du gouvernement de l’USN :
L’éthique professionnelle avérée devrait être le critère primordial des compétences pour les nouveaux dirigeants du Congo. Les nouveaux dirigeants devraient être d’une probité morale rassurante ;
Etant donné le caractère politique inhérent dans une coalition, un Premier Ministre avec du tact politique, à même de mobiliser différentes composantes autours des objectifs assignés s’avère indispensable. Pour contourner les conflits probables dus aux préjugés de partialité ou favoritisme, un choix judicieux est d’impératif obligatoire. Considération peut être accordée à un technocrate ou un membre de la société civile, politiquement mature, avec du bon flair politique. Une femme de haute personnalité et d’une autorité d’influence ne serait pas à négliger non plus;
Les postes des technocrates au sein du gouvernement devraient être comblés que par des technocrates avec des compétences avérées et professionnellement en adéquation avec le poste à pourvoir ;
Une bonne balance entre la jeunesse dynamique et innovante avec l’expérience et la maturité des « vieux » serait bonne pour une équipe gagnante. La RDC a besoin de dynamisme et d’innovation pour relever les défis de la société ;
Eviter pour la primature des acteurs avec des agendas politiques lourds qui pourraient déboucher dans des conflits d’intérêts. Il vaut mieux prévenir que guérir ;
Eviter tous les anciens dirigeants qui ont brillés soit par leur incompétence ou par les détournements des deniers publics. Sur 80 millions des congolais, il y a lieu de trouver mieux. Leur place est ailleurs, pas au gouvernement ;
Restaurer les Secrétariat généraux des ministères dans leur rôle traditionnel de gestion et administration du secteur en appui à la vision politique incarnée par les ministres ;
Enfin, dans le but d’assurer une collaboration harmonieuse entre le président de la République, Chef de l’état, et le premier ministre, Chef du gouvernement, il ne faudrait pas exclure l’option d’un premier ministre issu des rangs de la famille politique du président de la République, à savoir, l’UDPS et Alliés.
Luc Kabunangu K Sheba est Auditeur professionnel, et membre de l’UDPS et de l’Association des Jeunes Professionnels de l’UPDS.
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