Gratuité de l’enseignement de base en RDC : parmi ses 9 recommandations, la CENCO propose le financement à travers des taxes et impôts ainsi que des apports du secteur privé

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Dans son rapport sur l’état des lieux de la gratuité de l’enseignement de base en RDC, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a formulé 9 recommandations en vue de permettre la réussite de cette mesure constitutionnelle. Ce, après avoir relevé que la gratuité de l'enseignement souffre d'un déficit de leadership au sein du secteur éducatif, caractérisé par des actions de court terme, l'absence de vision et planification et de budgétisation dans la durée.

« Plusieurs instructions du Ministère et du Secrétariat Général ont visé les effets et non les problèmes de fond dans certains cas, ils ont eu pour conséquence d'ouvrir des brèches défavorables à la bonne gestion et à la consolidation de la gratuité », a dit le secrétaire général de la CENCO, abbé Donatien Nshole.

Ainsi, parmi les recommandations, les évêques catholiques proposent le financement de la gratuité de l’enseignement notamment au moyen des taxes et impôts ainsi qu’à travers des apports du secteur privé.

  • Revisiter la création des provinces éducationnelles et des bureaux des gestionnaires budgétivore de manière à les réduire si possible en tenant compte de la proximité ainsi que de la disponibilité financière ;
  • Rationaliser la création des écoles et les bureaux gestionnaires ainsi que l'octroi des arrêtés via un processus participatif, transparent et respectueux des normes ;
  • Procéder au paiement de tous enseignants NU trouvés en poste au moment de l'annonce de la gratuité ;
  • Réformer en profondeur le SECOPE pour garantir la traçabilité et la transparence dans la gestion des fonds mis à sa disposition par le Trésor public pour la paie des enseignants et revoir le contrat avec les institutions financières chargées de la paie des enseignants ;
  • Revoir la rémunération des enseignants en tenant compte du coût de la vie : logement et transport en milieu urbain et prime de brousse pour les enseignants des milieux ruraux, conformément au statut des carrières au sein des services publics. Le montant du premier palier, à savoir 170$ est devenu insignifiant par rapport au coût de la vie, surtout en ville ;
  • Augmenter les frais de fonctionnement des écoles et des bureaux gestionnaires ;
  • Soutenir la gratuité par des financements alternatifs de l'éducation à travers des taxes et d' impôts au bénéfice de l'éducation, des apports de financements du secteur privé gérés de manière transparente par des commissions tenues par les parties prenantes et les partenaires éducatifs;
  • Respecter les procédures en place et activer les mécanismes de contrôles indépendants et l'application des sanctions ;
  • Mettre en place un cadre de concertation impliquant les gestionnaires pour évaluer et améliorer dans la mesure du possible la prise de décisions en rapport avec la gratuité de l'enseignement.

La CENCO dit rester déterminée à accompagner le processus de la gratuité de l'enseignement de base qu'elle considère irréversible.

Clément Muamba