RDC : une centaine de personnes tuées entre janvier et mai 2020 dans les violences à Nyunzu (Tanganyika)

Une maison attaquée par les présumés rebelles ADF à Beni/Ph Yassin Kombi ACTUALITE.CD

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), note que de janvier à mai 2020, une centaine de personnes ont été tuées suite aux violences dans le territoire de Nyunzu (Tanganyika). Pendant cette période, il y a eu flambée de violences suite au conflit intercommunautaire et le regain d’activisme des groupes armés dans le territoire de Nyunzu. 

« La situation sécuritaire s’est détériorée dans le sud de Nyunzu et s’est étendue au nord et à l’ouest du territoire. Cependant, une certaine accalmie est observée depuis le mois de mai. Le bilan des violences, au premier trimestre, fait état d’une centaine de personnes tuées et d’un certain nombre de blessés. Des maisons ont été incendiées, des écoles détruites et des centres de santé pillés. Ces violences ont également aggravé des difficultés d’accès aux services sociaux de base et entraîné une perte des moyens de subsistance des personnes les plus vulnérables. D’ici la fin de l’année, la communauté humanitaire vise près de 70 600 personnes à travers des interventions en assistance et protection dans le territoire », dit OCHA dans une note d’information publié ce vendredi.

Selon OCHA, plusieurs centaines de personnes s’étaient déplacés depuis le début de l’année dans ce territoire. Mais grâce à l’amélioration de certaines situations, certains ont pu retourner dans leurs milieux d’origine.

« Près de 64 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs habitations entre janvier et mars 2020 à cause des violences intercommunautaires. Si certaines ont pu s’installer dans la cité de Nyunzu, d’autres sont parties vers les territoires voisins de Kabalo, Kongolo et Manono. Plus de 75 % des personnes déplacées internes, soit 49 240 personnes, ont trouvé refuge dans la cité de Nyunzu. Leur arrivée a entraîné une forte pression sur les services sociaux de base essentiels tels que la santé, l’éducation et l’eau potable disponible pour la population locale estimée à 58 800 habitants. Toutefois, selon les résultats de la mission inter-agences, conduite par OCHA en juillet à Nyunzu, environ 45 000 personnes déplacées internes sont déjà retournées dans leurs localités d’origine. L’amélioration de la situation sécuritaire par endroits, les mauvaises conditions de vie dans les lieux d’accueil et les renforcements de la présence militaire, au nord de Nyunzu, ont motivé leurs retours », affirme OCHA. 

Entre janvier et juillet, 1 375 incidents de protection ont été enregistrés dont 36% rapportés dans les zones d’origine des personnes déplacées. Au total, 60% des incidents sont des incendies et pillages de biens sur les axes routiers Nyunzu – Mukimbo, Nyunzu - Lwizi et Nyunzu - Kabeya Mayi. Ces incidents sont généralement commis par des hommes armés. 

En 2013, un conflit intercommunautaire lié à l’accès à la terre a affecté la province de Tanganyika et causé d’importants mouvements de population et de nombreuses violations des droits humains. La résurgence de ce conflit, en juillet 2016, avait affecté toute la province et occasionné le déplacement interne de 700 000 personnes dans les territoires de Kabalo, Kongolo, Manono et Nyunzu. Il s’agit de conflit entre les bantous et les twa. D’après les autorités, 150 personnes ont été tuées depuis 2016.

Thérèse Ntumba