Les avocats de l'homme d'affaires libanais, Samih Jammal, alertent encore une fois sur l'état de santé de leur client incarcéré à la prison centrale de Makala et exige sa libération immédiate et sans condition afin qu'il reçoive des soins appropriés à sa situation.
En conférence de presse ce dimanche 4 octobre 2020 à Kinshasa, cinq avocats de barreau de Paris ( Christine Laffowt, Benjamin Grundler, Jamal Taleb, Éric Diamantis et François Arthuphel) venus en appui au conseil de Samih Jammal ont expliqué que leur client âgé de 82 ans a perdu 15 Kg dans quelques semaines. Il ne peut plus marché normalement et a des douleurs insupportables.
"Sont état de santé se dégrade à vue d'œil. Nous avons en face de nous un homme de 82 ans qui est affaibli, qui est dans un état très alarmant. Ce que je peux vous ce qu'il a perdu 15 Kg dans l'espace de quelques semaines. Alors qu'il était entré en prison en marchant normalement maintenant il ne peut plus marcher. Il est courbé en deux et se déplace difficilement avec une canne. Il ne peut plus manger, il ne peut plus dormir. Il a des problèmes digestifs. Il a des douleurs insupportables. Il est dans un état manifestement grave et qui nécessite des soins. Soins qu'il ne peut pas recevoir à la prison de Makala.", a alerté Christine Laffont, avocate au barreau de Paris.
Et d'ajouter :
" Ce sont les choses que nous avons vu, non seulement nous les avocats, le médecin personnel de M.Jammal et le médecin de la prison de Makala ont constaté eux aussi cet état. M.Jammal doit être être libéré, pour être soigner et faire des exemens. Chaque jour,ses examens sont reportés pour des raisons que nous ignorons (...) Nous demandons aujourd'hui, sa remise en liberté immédiate."
Les avocats de Samih Jamal qui ont interjeté la décision de la justice devant la Cour d'Appel, continuent à clamer son innocence.
"Le procès fut expéditif sans preuves et je crois que personne ici ne peut ignorer la dimension politique de cette affaire. Monsieur Jammal est un homme qui a un passé sans tache", a poursuivi Christine Loffont.
Les avocats dénoncent également le traitement "injuste" dont est victime leur client par rapport aux autres personnes qui sont condamnés dans le cadre du procès dit "Procès 100 jours".
Contexte
Samih Jammal a été condamné en juin dernier à 20 ans de travaux forcés pour détournement des deniers publics conjointement avec Vital Kamerhe, directeur de cabinet du chef de l’Etat.
L''homme d'affaires a, à travers sa société SAMIBO avait obtenu le marché de 57 millions USD de l'État congolais pour ériger 1500 maisons préfabriquées dans 5 provinces dont Kinshasa, Kasaï Central, Kasaï Oriental, le Sud-Kivu et le Kongo Central. Dans la capitale, ces maisons étaient prévues pour des militaires au camp Tshatshi. À en croire le condamné plus de 200 maisons sont déjà installées au Mont Ngaliema.
Samih Jammal soutient également que plusieurs conteneurs contenant des maisons préfabriquées trainent dans les différents ports notamment à Dar-Es-Salam (Tanzanie) et Lobito (Angola) pour non-paiement de frais de dédouanement.
Auguy Mudiayi