Dans un communiqué conjoint ce mercredi 9 septembre, l’OMS et l’UNICEF affirment que selon leurs enquêtes, des décennies de progrès acquis au prix de grands efforts dans la baisse de nombre de décès d’enfants de moins de 5 ans risquent d’être anéanties par les perturbations majeures qui frappent les services de santé en raison de la pandémie de COVID-19.
Les deux agences affirment qu’au monde, “près de 68 % des 77 pays interrogés ont signalé que les examens médicaux pour les enfants et les services de vaccination étaient perturbés dans une mesure plus ou moins importante.”
“En outre, 63 % ont rapporté subir des perturbations dans les examens anténatals et 59 %, dans les soins postnatals. Une enquête récente de l’OMS a révélé que 52 % des 105 pays interrogés faisaient état de perturbations dans les services de santé pour les enfants malades et 51 % dans les services de gestion de la malnutrition. Or, les interventions de ce type sont essentielles pour enrayer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants”, affirment UNICEF et OMS.
UNICEF indique ce jour que les contraintes en matière de ressources et l’inquiétude générale à recourir aux services de santé par crainte de contracter la COVID-19 mettent à mal les services de santé infantile et maternelle, ce qui perturbe, entre autres, les examens de santé, la vaccination et les soins prénatals et postnatals dans tous les pays du monde.
“La communauté internationale a enregistré des progrès considérables dans l’élimination des décès évitables d’enfants, et elle ne laissera pas la pandémie de COVID-19 la freiner dans son élan. Les enfants privés de services de santé en raison de l’encombrement des systèmes et les femmes qui ont peur d’accoucher à l’hôpital par crainte d’une infection risquent eux aussi de devenir des victimes de la COVID-19. Si nous n’investissons pas immédiatement dans le rétablissement des services et des systèmes de santé perturbés, des millions d’enfants de moins de 5 ans, en particulier des nouveau-nés, risquent de mourir”, affirme Henrietta Fore, directrice générale de l’UNICEF.
L’OMS appelle à la mise en place des systèmes de santé solides pour maintenir les progrès en faveur des enfants.
"Le fait que les enfants n’ont jamais été aussi nombreux à vivre jusqu’à leur premier anniversaire montre ce que nous sommes capables d’accomplir lorsque le monde place la santé et le bien-être au cœur de ses interventions. Nous ne devons pas laisser la pandémie de COVID-19 anéantir les progrès remarquables que nous avons enregistrés en faveur des enfants de la génération actuelle et des générations à venir. C’est le moment d’employer des méthodes qui ont fait leurs preuves pour sauver des vies et de continuer à investir dans des systèmes de santé plus solides et plus résilients.", déclare le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
En 2019, le nombre de décès d’enfants de moins de 5 ans dans le monde avait chuté à 5,2 millions contre 12,5 millions en 1990, d’après les nouvelles estimations sur la mortalité publiées par l’UNICEF, l’organisation mondiale de la Santé (OMS), la division de la population du département des affaires économiques et sociales des Nations Unies et le groupe de la Banque mondiale. En mai 2020, la première modélisation réalisée par l’Université Johns Hopkins a montré que près de 6.000 enfants supplémentaires risquent de mourir chaque jour en raison des perturbations liées à la COVID-19.
Thérèse Ntumba