RDC: « le pays est aujourd’hui considéré comme un champ de bataille où on viole les femmes et les filles, où on vole, pille et tue à tout moment comme s’il n’y avait pas d’autorités », regrette la VSV

Ph. ACTUALITE.CD

L’organisation de défense des droits de l’homme, la Voix des Sans Voix (VSV), se dit « vivement préoccupée par l’insécurité récurrente » dans la partie orientale du pays, après le décès de plusieurs élèves le jeudi 27 août, dans un centre de passation de test national de fin d’études primaires (TENAFEP) à Masisi (Nord-Kivu) et le viol par des hommes armés le dimanche 29 août 2020 de plusieurs finalistes du Secondaire dans la province du Haut-Uélé.

« La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) est vivement préoccupée par l’insécurité récurrente et grandissante qui sévit en République Démocratique du Congo (RDC), en général et dans les provinces de l’Est en particulier suite à la présence des groupes armés de toutes sortes. A titre illustratif, le décès de plusieurs élèves dont l’âge varie entre 11 et 12 ans, jeudi 27 août 2020, lors des affrontements entre une milice non autrement identifiée et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans un centre de passation de Test National de fin d’Etudes Primaires (TENAFEP) à Masisi, province du Nord-Kivu. C’est aussi le cas de l’attaque suivie des viols par des hommes armés non autrement identifiés dans la nuit de samedi 28 à dimanche 29 août 2020 de plusieurs élèves (filles) finalistes du Secondaire dans la province du Haut-Uélé. De nombreux effets personnels de ces élèves notamment des téléphones, de sommes d’argent (…) ont été emportés par ces hommes armés. La RD Congo est aujourd’hui considérée comme un champ de bataille où on viole les femmes et les filles, où on vole, pille et tue à tout moment comme s’il n’y avait pas d’autorités et d’institutions dignes de leurs noms à même de mobiliser des moyens humains, matériels, financiers conséquents et les pays amis pour mettre fin à cet état de chose en prenant le contrôle de toute l’étendue du territoire national », peut-on lire dans le communiqué de presse de la VSV.

La voix de sans voix invite, en outre, la communauté internationale à appuyer la RDC à l’instauration de la paix « en lieu et place de nombreux discours de soutien à ce dernier sans actions concrètes ».

« La VSV pense que le rétablissement de l’autorité de l’Etat devrait être la priorité de toutes les autorités congolaises en général et du Chef de l’Etat en particulier. La communauté internationale doit de manière sincère soutenir le rétablissement de l’autorité de l’Etat en RDCongo en appuyant les efforts du nouveau Président de la République dans ce sens en lieu et place de nombreux discours de soutien à ce dernier sans actions concrètes pour l’aider à rétablir effectivement l’autorité de l’Etat. En définitive, la VSV demande au Président de la République de faire du rétablissement de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national un des points essentiels devant figurer à l’ordre du jour de tous les conseils des Ministres afin de garantir la sécurité de toutes les congolaises et tous les congolais »

Ce lundi 31 août, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a présidé une réunion extraordinaire sur la Sécurité et le développement dans la partie Est de la RDC. Plusieurs responsables sécuritaires ont participé à ces échanges dont les détails n’ont pas filtré à ce stade. Le premier ministre et certains autres membres du gouvernement et les gouverneurs du Nord et du Sud-Kivu ainsi que celui de l’Ituri étaient présents.

Ivan Kasongo