Jojoba, chanvre, amande douce, les huiles essentielles n’ont aucun secret pour les soeurs Rwasha. A la tête de leurs entreprises depuis six mois, les Sisters dévoilent leurs secrets au Desk Femme de Actualité.cd
Bonjour Madame Sarah Aziza. Vous êtes co-fondatrice d'une entreprise qui fournit des produits de soins capillaires. Pouvez-vous nous parler de ces produits ?
Sarah Aziza : bonjour et merci DeskFemme. Sist’hairs est une marque de produits capillaires créée par Patricia, Sandrine, Sarah et Daniella RWASHA, quatre sœurs congolaises passionnées du cheveu, des soins du corps et de la beauté en général. Elles ont respectivement, une maîtrise en qualité et sécurité agro-alimentaire, une licence en droit, une maîtrise en transformation et conservation des produits agro-alimentaires et une licence en décoration intérieure avec toutes un point commun : l’amour de la beauté naturelle transmis par leur mère.
Sist'hairs, pourquoi l'avoir nommé ainsi ?
Sarah Aziza : Sist’hairs Cosmetics est un jeu de mots tout simplement, qui fait référence aux mots sisters (puisque nous sommes 4 sœurs) et hairs (puisque les cheveux sont notre cheval de bataille principal). Et en ce qui concerne « Cosmetics », nous l’avons ajouté parce que nous nous penchons également sur la peau. Ce terme englobe bien les deux domaines.
Quelles matières premières utilisez-vous pour la composition de ces huiles ?
Sarah Aziza : nos huiles sont purement naturelles et n’ont pour matières premières que les plantes (feuilles, graines, racines…) qu’elles désignent. Par exemple l’huile de l’ail fait à base d’ail, l’huile de café à base café, huile d’avocat à base de pulpe d’avocat, etc..Notre gamme comprend la glycérine végétale, les huiles de pépin de raisin, de chanvre, de ricin, de jojoba, de sésame, d’amande douce, d’abricot, de moutarde, d’avocat et l’huile de palme raffinée. Ce sont des huiles à base de graines et de plantes qui ont pour but de régénérer les cheveux mais aussi la peau.
Quels différents soucis d'ordre capillaire, ces produits peuvent-ils soigner ?
Sarah Aziza : Sist’hairs Cosmetics comprend aujourd’hui une première gamme d’huiles végétales 100% naturelles, adaptées à tous types de cheveux. Nous avons opté pour des produits naturels pour remédier aux dégâts que causent souvent les produits industriels bourrés de substances chimiques et de compositions pas toujours saines pour les cheveux naturels. Nos produits sont pour l’entretien et les soins quotidiens des cheveux. Ils sont fait premièrement pour nourrir les cheveux leurs apporter des vitamines et d’autres éléments dont ils ont besoin. Pour des problèmes bien précis comme l’alopécie ciblée, chute des cheveux, manque de volume, difficulté de pousse, etc..., nous conseillons à nos clients certaines combinaisons bien élaborées. Notre gamme s’élargira au fur et à mesure mais on restera toujours dans les produits 100% naturels. Nous proposons également du beurre de karité qui est un élément indispensable dans la beauté africaine. Nous comptons lancer très bientôt des poudres naturelles (curcuma, fenugrec, amla, …) pour les soins des cheveux.Nous avons également des accessoires indispensables dans l’entretien des cheveux naturels comme des bonnets en satin.
Sont-elles produites à Kinshasa ? Si non, pourquoi ?
Sarah Aziza : certaines de nos huiles sont produites à Kinshasa, et les matières premières nous viennent de l’Est du pays précisément de Goma. D’autres viennent de l’Afrique de l’ouest comme le beurre de Karité par exemple et enfin certaines d’un peu partout en Afrique. Nous commandons en gros auprès de nos fournisseurs et nous faisons tout le conditionnement ici à Kinshasa. Pour les produits qui ne sont pas fabriqués par nous-mêmes c’est tout simplement dû à la disponibilité de la matière première. Il s’agit par exemple de l’huile d’amande douce et l’huile de Jojoba.
Quelle est la moyenne des périodes pour obtenir les meilleurs résultats ?
Sarah Aziza : nos produits nos sont pas des produits miracles. Il n’y a pas de moyenne générale. Les résultats dépendent d’un individu à un autre, il peut s’agir de la fréquence, de la régularité et de la constance d’utilisation, mais également du stade de dégradation et même des prédispositions génétiques de chacun.
Avez-vous des points de vente à Kinshasa ? A quel prix ?
Sarah Aziza : nous n’avons pas encore un point de vente à Kinshasa, nous faisons uniquement des livraisons, il suffit d’appeler ou d’écrire sur whatsapp, au numéro 0976590394 et votre commande sera traitée. Nous avons par contre un point de vente à Lubumbashi, il s’agit du SALON NAPPY, situé au 20, des tribunes makomeno, arrêt la santa. Les prix varient selon les d’huiles.
On voit de plus en plus ce secteur des huiles capillaires se développer, quelle est votre plus value?
Sarah Aziza : nos produits sont 100% naturelles et notre gamme a la particularité d’avoir des produits que l’on ne retrouve pas partout à Kinshasa comme l’huile de chanvre, l’huile de jojoba, la glycérine végétale, l’huile de palme raffinée,etc. Une autre garantie que nous offrons à nos clients, c’est que nous les avons tous testés avant de les mettre sur le marché.
Le mouvement nappy n’est plus à présenter. Comment vous positionnez-vous ? N’est ce pas juste une manière de vouloir gagner de l’argent ?
Sarah Aziza : nous sommes quatre sœurs avec des histoires capillaires complètement différentes et nous pensons que cela fait notre particularité. Nous ne sommes pas retournés au naturel par effet de mode. Chacune a pris le temps qu’il lui fallait pour comprendre l’importance d’arrêter la pratique du défrisage et donc de retrouver ses cheveux naturels et d’apprendre à les aimer. Lorsque nous avons fait un retour au naturel, nous étions constamment en quête de nouveaux produits pour faciliter nos routines et nous nous sommes rendus compte que c’était le cas de plusieurs femmes à Kinshasa. Après une étude, nous avons constaté l’absence de diversité de produits sur le marché et un coût très onéreux pour les rares qui étaient disponibles. C’est ainsi que nous avons eu à cœur de rendre accessible ces produits qui nous avaient conquis, et de proposer une gamme variée adaptée à tous types de cheveu et ce, à des prix abordables pour que chaque femme prenne soin d’elle même avec un faible budget.
Selon vous à quoi sont dû la plupart des soucis avec les cheveux de type Afro ?
Sarah Aziza : premièrement c’est le manque d’information quant à la manière de les entretenir, ce qui favorise des mauvaises manipulations et donc des nombreux problèmes. C’est ainsi que nous proposons sur nos différentes pages des réseaux sociaux, des astuces et techniques pour entretenir les cheveux naturels. Ensuite il y a également, les produits chimiques qui ont été utilisés pendant des années et qui sont à la base des nombreux problèmes. Enfin, nous pouvons citer aussi les coiffures qui ne sont pas du tout adaptées à la nature des cheveux afro et qui les dégradent énormément.
Depuis combien de temps travaillez-vous dans ce secteur ? Avez-vous fait des formations ?
Sarah Aziza : nous avons lancé notre marque depuis février 2020, cela va faire six mois déjà que nous travaillons dans ce domaine, mais comme nous l’avons mentionné plus haut nous sommes passionnées par les soins des cheveux, de la peau et de la beauté naturelle en générale, ce qui fait que depuis plusieurs années nous nous formons en lisant surtout, en testant et en pratiquant sur nous et nos proches et cela nous a permis d’en apprendre davantage sur les cheveux naturels et sur la beauté en général. L’une de nous a un master en agro alimentaire (transformation et conservation des produits) et une autre en contrôle qualité ce qui nous aide beaucoup dans la production et le conditionnement de nos produits.
Avez-vous des personnes qui vous inspirent dans ce domaine ?
Sarah Aziza : la personne qui nous inspire le plus dans le domaine de la beauté en générale, c’est notre mère et c’est elle qui nous a transmis l’amour de la beauté naturelle. C’est une femme de 54 ans aujourd’hui, qui a eu 5 enfants, qui travaille depuis ses 23 ans mais qui a 0 rides. Elle est toujours en quête de solutions naturelles pour s’entretenir et donc elle nous inspire et nous aide beaucoup.
Rencontrez-vous également des difficultés ?
Sarah Aziza : depuis que nous nous sommes lancées, la plus grosse difficulté que nous avons rencontrée a été celle du réapprovisionnement de certains produits à cause de la fermeture des frontières mais nous avons su trouver des solutions pérennes. L’une des difficultés que nous rencontrons également est celle des clients qui pensent que nous vendons des médicaments et des produits miracles et donc nous sommes obligées et nous le prenons aussi comme un devoir d’éduquer les gens sur la question des soins des cheveux naturels en général.
Avez-vous des projets d'avenir
Sarah Aziza : nous avons pour projet d’installer une grande unité de production à Kinshasa afin d’exploiter plus de matière et nous comptons également agrandir la gamme d’accessoires de notre marque.
Que pensez-vous de l'entrepreneuriat féminin en RDC ?
Sarah Aziza : l’entrepreneuriat féminin en RDC est quelque chose que nous encourageons fortement car nous croyons au potentiel de la jeune fille en particulier et de la femme congolaise en générale. Nous pensons néanmoins que l’entrepreneuriat en général dans notre pays doit être de plus en plus soutenu et encadré surtout afin de permettre l’éclosion et la croissance des entreprises qui pourront sans aucun doute, contribuer à la création de nouveaux emplois et à la croissance économique du pays.
Le reste des activités de Sist’hairs Cosmetics sont publiées sur leur page Facebook
Propos recueillis par Prisca Lokale