RDC: une autre plainte déposée contre Semlex à Kinshasa dans l'affaire passeport

ACTUALITE.CD

Treize organisations (RECIC, ODEP, OCIDC, UNIS Congo, CDC, LUCHA, FILIMBI, OEARSE, Resource Matters, Congo Nouveau, PPLAAF, ACIDH, Afrewatch), agissant dans le cadre de la campagne « Le Congo n’est pas à vendre » confirment que la justice congolaise est déjà saisie contre la société belge SA Semlex Europe à propos des allégations de faits de corruption  et de blanchiment d'argent dans l'acquisition du marché de production de passeports biométriques congolais. C'est ce qu'a déclaré Floribert Anzuluni, coordonnateur du mouvement citoyen FILIMBI dont plusieurs membres se trouvent sur la liste de la partie civile.

 

Une autre procédure judiciaire a été enclenchée en Belgique contre la même société pour les mêmes griefs. 

 

À la conférence de presse animée ce mercredi 13 mai à Kinshasa pour le lancement de la campagne, Floribert Anzuluni a expliqué que le Conseil des avocats de la partie civile va se prononcer dans les tous prochains jours.

 

"Je vous confirme qu'une procédure est bel et bien en cours en RDC. Nous ne pouvons pas à ce statut vous donner de détails, les avocats, le Conseil se prononceront  dans les tous prochains jours, mais nous confirmons bien qu'au-delà de la procédure belge, il y a également une procédure en RDC. Il faut également important de préciser que les deux procédures sont également portées par des détenteurs des passeports congolais.", a-t-il déclaré.

 

Et d'ajouter que le consortium "le Congo n'est pas à vendre" envisage également de rencontrer les autorités congolaises afin que le contrat ne soit pas renouvelé.

 

"Aujourd'hui, c'est le lancement de la campagne. Il est clair qu'il y aura plusieurs actions de sensibilisation. Parmi elles, nous allons rencontrer les autorités qui sont en charge de la signature de contrat. Vous avez le ministère des Affaires étrangères, ministère des Finances et toute autre personne qui est liée ce contrat."

 

Dans le cadre de la campagne de lutte contre la corruption Le Congo n’est pas à vendre, cinquante et un (51) citoyens congolais se sont constitués partie civile le vendredi 8 mai 2020 dans l’enquête judiciaire en cours en Belgique contre la société SA Semlex Europe. Le Réseau Panafricain pour la Lutte contre la Corruption (UNIS), la Fédération Internationale pour les Droits Humains et la Ligue des droits humains ont également déposé plainte dans le cadre de la même affaire.

 

Pour rappel, à $185, le passeport congolais est parmi les plus chers au monde. Sur ce montant, $60 sont réservés à une société écran dénommée LRPS, qui serait détenue par un membre de la famille de l’ex-Président Joseph Kabila, selon des documents vus par Le Congo n’est pas à vendre et des sources proches du dossier. Par ailleurs, selon Reuters, $700.000 auraient été versés par des sociétés proches de Semlex sur des comptes d’Emmanuel Adrupiako, l’assistant financier de Joseph Kabila, et ce dans les mois suivants la signature du contrat en 2015. A ceci s’ajoutent toutes les tracasseries auxquelles les congolais font face lorsqu’ils souhaitent obtenir leur document de voyage dans les délais raisonnables. Ainsi, la somme effectivement payée pour un passeport peut largement dépasser les 185 dollars prévus par la loi.

 

Auguy Mudiayi