RDC/Ituri : plus de 70.000 déplacés vivent dans des conditions précaires à Mahagi, alerte la Caritas  

Photo ACTUALITE.CD.

Plus de 70.000 déplacés qui ont fui les récentes attaques des miliciens de CODECO dans le territoire de Mahagi vivent dans la précarité. Ces déplacés sont installés dans des écoles ainsi que dans des familles d'accueil en chefferie de Panduru, a indiqué à ACTUALITE.CD, l’abbé Prosper Rugamba, directeur de Caritas du diocèse Mahagi-Nioka.

" Nous venons de faire une descente avec mon institution à Ngote, chef-lieu de la chefferie de Panduru, dans le cadre de l'évaluation multisectorielle par rapport aux personnes déplacées internes qui se trouvent dans cette chefferie, parce que la quasi totalité des déplacés sont venus de différents villages et groupements de la dite chefferie. Nous avons enregistré 70.200 déplacés dans cette chefferie ", a-t-il expliqué.

L'abbé Prosper Rugamba indique que ces déplacés vivent dans des conditions humanitaires catastrophiques notamment sur le plan alimentaire. 

" Nous avons des besoins multisectoriels, mais les besoins d'urgence sont la sécurité alimentaire parce que la plupart des ces déplacés se retrouvent démunis du minimum dont ils peuvent se servir pour la substance journalière. Il y'a également  le problème d'abris. Aujourd'hui, nous comptons dans un ménage plus de deux à trois familles  supplémentaires, en plus de celle qui était déjà là. Et puis, les autres structures sociales comme des écoles, églises qui ont accueilli ces déplacés ne disposent pas des moyens. Nos compatriotes n'ont pas des lits, matelas, couverture et ça expose déjà des maladies ", a-t-il poursuivi.

C'est la raison, dit l’abbé Prosper Rugamba, des plaidoiries faites auprès des autorités sur le plan politique et administratif afin qu'elles s'impliquent pour arrêter cette crise.

La situation sécuritaire s’est détériorée dans le territoire de Mahagi depuis quelques semaines suite aux multiples attaques des miliciens de CODECO. La dernière attaque remonte à ce vendredi 24 avril, au total 19 personnes ont été tuées dans le village Ngurahi. A Djugu par contre, la société civile parle de près de 300 personnes tuées depuis début avril.

Le gouvernement congolais soupçonne une complicité entre les miliciens de CODECO et certains rebelles ougandais pour mener des activités belliqueuses dans le territoire de Mahagi, frontalier avec l’Ouganda.

Franck Assante, à Bunia