Communication
Nous, la diaspora Katangaise, nous ne pouvons pas, non plus rester indifférentes face aux massacres et humiliations que nos mères, nos pères, frères et sœurs ont subi le 28 mars 2020 dernier dans la province du Grand Katanga lors du mouvement des Bakata katanga à Lubumbashi, a Kasumbalesa, à Likasi, à Pweto etc..
Ces jeunes sans armes qui ont été tués par nos services de sécurité, n’avaient-ils pas droits à un encadrement, à la défense qui leur sont garantis comme tel, droits à un procès équitable quels que soient leurs crimes ? Malheureusement, ils ont été tués sauvagement sans foi ni loi alors notre constitution stipule que la personne humaine est sacrée. Et l’ Etat a l’ obligation de la respecter, de la protéger et non de la détruire. Car, nul ne peut être soumis à la torture ni à des traitements inhumains, cruels ou dégradants conformément à l’ article 15 de notre constitution et à la déclaration universelle des droits de l’homme article 5.
C’est dans ce cadre que, nous femmes de la diaspora Katangaise, restons débout pour fustiger de tels agissements dans un Etat de droit où le respect de la dignité humaine est garantie. Nous ne pouvons rester sous silence jusqu’à ce que nos voix vont retentir jusqu’à l’aboutissement de la vérité en déterminant la responsabilité dans l’affaire de ce massacre des enfants du Katanga.
Or, toute personne accusée d’une infraction est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie par un jugement définitif, article 9 de notre constitution. Mais eux n’ont pas eu cette occasion, ils ont été abattus tout simplement sans jugement par des exécutions sommaires. Non seulement, ils ont été tués mais aussi humiliés davantage. Nos mamans, nos sœurs, nos pères , nos frères y compris des femmes enceintes ont été dénudés ce 28 mars 2020. Que leurs âmes reposent en paix.
Il faut donc se demander pourquoi il y a eu des dérapages ? Pour rappel, quand Pweto était tombé entre les mains de l’ennemi du temps de
M’zee Laurent Désiré kabila alors Président de la République, n’est-ce pas le président honoraire Joseph Kabila Kabange qui commandait le troupe qu’on traite maintenant de tous les maux, Gédéon Kyungu et ses jeunes qui avaient stoppé l’avancé des ennemis sur les deux axes et sauvèrent le Katanga du désastre ? Mais actuellement , ils sont traités d’aventuriers par certains fils du Katanga.
Certes, l’ impunité ne peut ni ne doit être tolérée dans un monde interdépendant. L’Etat de droit doit prévaloir pour tout citoyen. Pour y parvenir nous devons être plus nombreux pour lever cette pierre dans le cas contraire la pierre semblera d’autant plus lourde pour chacun de nous.
Nos politiciens, nos policiers, nos militaires ont perdu leur sens de responsabilité, leurs devoirs, et en même temps leur dignité des fils du Katanga. Ils ont bafoué notre tradition « Le respect de la nudité ». En déshabillant les femmes , les hommes, ils ont déshabillé leur mère, leur père. La tradition est à la fois l’image de notre culture et de nos convictions. Elle symbolise la transmission des savoirs, l’importance de perdurer pour montrer que certaines valeurs créent la force des hommes.
C’est au travers des idéaux de liberté, d’égalité, de fraternité et de solidarité que se construit l’action des hommes dans le monde, et non la revendication d’appartenir à une tribu quelconque.
Car il ne peut y avoir de liberté, ni de justice sans égalité des personnes ou individus, pas d’égalité sans conscience de l’appartenance à la même humanité, pas de fraternité sans intégration du devoir de solidarité au nom de l’égalité des droits et de la liberté des hommes.
Dans cette société violente qui est la nôtre aujourd’hui, où les rapports des êtres humains se durcissent et où les intégristes et les fanatismes de toutes sortes se développent, il apparaît plus important que jamais de porter notre idéal humaniste.
Savoir vivre cet idéal en femme responsable, c’est à la fois rester attentive aux événements dont nous sommes témoins quotidiennement, et rester vigilante aux atteintes qui pourraient être portées à nos principes de tolérance, de respect de l’autre, de refus des discriminations.
Quelle que soit l’humiliation que nos mères, nos sœurs ont subi, la Femme Katangaise doit rester debout et digne.
Fait à Bruxelles, le 22 avril 2020.
Pour la Diaspora Katangaise
Virginie Banza wa Banza