Hervé Diakiese (Congolais debout) : C’est historique, mais la crainte c'est que ça ne soit qu’une action d’éclat symbolique

Photo ACTUALITE.CD.

Hervé Diakese, un des membres du mouvement citoyen Les Congolais debout salue l’action ouverte par la justice contre le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Vital Kamerhe qui a passé sa première nuit à la prison de Makala Après être mis sous mandat d'arrêt provisoire. Il qualifie d’historique cet acte. 

« On doit quand même reconnaitre que c’est historique tout en respectant la présomption d’innocence. C’est historique dans la mesure où c’est pour la première fois dans l’histoire de ce pays, l’un des plus proches collaborateurs du Chef de l’Etat a fait l’objet d’interpellation et de privation de liberté  sans qu’on ait assisté de manière apparente ou occulte à des manœuvres d’obstruction à la justice ou d’entrave à la procédure. Ça, c’est quelque chose qui mérite d’être soulignée. Mais en même temps, nous ne devons pas rester sur la symbolique même si la situation est spectaculaire. On est juste dans une enquête mais une enquête isolée dans pas mal d’autres situations de scandale judiciaire qui ont émaillé l’histoire de ce pays notamment en matière de gestion des deniers publics. C’est un bon signe si les magistrats commencent à s’accorder l’indépendance, Il faut encourager cela », a dit à ACTUALITE.CD Hervé Diakesse.

Mais Hervé Diakesse redoute que cela ne soit une “action d’éclat symbolique”. 

« Mes craintes, c’est que ça ne soit qu’une action d’éclat symbolique. Comme on est dans la période, comparable à une brebis expiatoire qui viserait à calmer l’opinion sur les autres cas pour lesquels on reviendrait aux mauvaises habitudes. L’espoir, c’est que ça soit une brèche de l’indépendance de la magistrature qui ait été ouverte et que dans cette brèche désormais tous les autres magistrats puissent s’engouffrer pour continuer à investiguer les scandales présents et passés », a-t-il ajouté. 

Et de conclure : « S’il y a une note personnelle à ajouter, je dirai qu’aujourd’hui avec la pandémie de coronavirus, la déstructuration et l’absence des moyens de fonctionnement du système de santé démontre que si la magistrature avait eu ce sursaut bien longtemps avant, peut-être qu’aujourd’hui l’Etat aurait eu les moyens de soigner sa population et de la prendre en charge ». 

Le parquet de Kinshasa/Matete a placé sous mandat d'arrêt provisoire ce mercredi 8 avril le directeur de cabinet du Président Félix Tshisekedi,  Vital Kamerhe soupçonné de détournement des fonds publics.

Thérèse Ntumba