Coronavirus à Kinshasa: certains résidents de la Gombe n'ont pas fait les provisions de deux semaines

Ph/actualite.cd

Depuis deux jours, les résidents de la commune de la Gombe à Kinshasa, la capitale de la RDC, sont confrontés à un confinement total de 14 jours. Considérée comme épicentre de l'épidémie de Coronavirus dans la capitale, la commune de la Gombe où siège toutes les institutions de la République, des ambassades, différentes banques ainsi que le marché central de Kinshasa, est isolée du reste des autres communes de Kinshasa.

ACTUALITE.CD est sur terrain depuis lundi pour observer le déroulement de cette mesure de l'exécutif provincial. Quelques résidents de cette partie de la ville se sont exprimés au micro de votre média pour expliquer comment ils vivent pendant cette période de confinement total sans supermarchés et boulangeries.

Beaucoup d'entre eux n'ont pas eu suffisamment le temps pour s'approvisionner en aliments de première nécessité. C'est le cas de Jonathan. la vingtaine, qui pense que sa liberté est réduite et n'a pas eu assez de temps pour faire ses provisions.

"On a l'impression d'être en prison, on n'est pas sûr d'en avoir assez,on a pas eu le temps de bien faire les courses. Je voulais plus avoir les boîtes de conserve vu que le courant n'est pas stable", s'est-il inquiété.

Jessica, étudiante, qui habite avec trois de ses sœurs, n'a fait qu'une provision pour une semaine. La suite du confinement reste incertaine, elle compte sur l'aide des membres de sa famille qui habitent dans les communes voisines.

"J'ai ma provision pour une semaine, je ne sais pas comment faire la deuxième semaine. Je suis étudiante qui habite avec trois de mes sœurs, je ne sais pas comment faire, je compte sur mes frères qui habitent la commune de Kasavubu qu'il pense à nous", a-t-elle fait savoir.

Si pour Jessica, il y a de la provision pour une semaine, ce ne sera pas le cas pour Maman Josuée. La cinquantaine, elle habite dans la maison lui laisser par l'ami à son mari. Elle ne savait pas qu'il y avait confinement.

"Je ne savais pas qu'il y avait confinement, je ne sais même pas ce que ça signifie, je suis sortie aujourd'hui pour aller demander une assistance chez mes enfants à Binza UPN, bizarrement je trouve cette situation des barrières, on me parle de deux semaines alors que je n'ai rien, je ne sais pas ce que je vais faire", s'inquiète-t-elle.

Dans son message sur les antennes de la chaîne nationale annonçant le confinement de la commune de la Gombe, le gouverneur de la ville de Kinshasa avait précisé que la mesure veut que personne ne circule mais il y aura des exceptions pour ceux qui auront des jetons, donnés par l'hôtel de Ville. Ils s'agit du personnel soignant, de journalistes ainsi que les employés des banques et des services de télécommunications qui seront autorisés à circuler.

Toutes les entrées de la commune sont bloquées. La police a érigé les barrières. A chaque point d’entrée, le prélèvement de la température et le lavage de mains sont obligatoires pour tout le monde.

La police a également érigé des checkpoints à l’intérieur des avenues pour surveiller les mouvements des habitants.

Christine Tshibuyi