Des hommes armés assimilés aux miliciens Mai-Mai ont assiégé la nuit de jeudi au vendredi 21 février la centrale hydroélectrique d’Ivugha, dans la périphérie ouest de Butembo (Nord-Kivu). D’après le maire de Butembo, après avoir séquestré toute la nuit le personnel rencontré à la centrale, ces assaillants les ont obligés de couper l’électricité, plongeant ainsi les villes de Butembo et Beni dans le noir.
« C’est vers 4h30-5h00 du matin que nous étions informés de la présence des assaillants au niveau de notre centrale de Ivugha. C’est la centrale qui alimente la ville de Butembo et la ville de Beni. Ces assaillants ont eu à assiéger tous les agents qui supervisaient la centrale toute la nuit, ils se sont retrouvés immobilisés, jusqu’à les obliger de couper le courant. C’est vers 5 heures que la population a constaté qu’il y a coupure du courant, c’était à la suite de cette attaque », a déclaré à la presse le maire Sylvain Kanyamanda, au terme d’une visite au site d’Ivugha.
L’autorité urbaine de Butembo indique qu’il n’y a pas eu des dégâts humains et matériels énormes à déplorer. Mais il déplore la coupure du courant qui a impacté sur le travail dans certains hôpitaux.
« Heureusement, il n’y a pas eu mort d’hommes. Toutes les équipes se portent bien. Néanmoins, les conséquences de cette coupure sont à déplorer, parce qu’il y avait des enfants qui étaient dans des couveuses dans des hôpitaux qui sont en difficultés maintenant, il y avait des usines qui étaient en train de travailler qui ont été pénalisées. Nous allons évaluer les dégâts réels », a-t-il rapporté.
La centrale d’Ivugha est l’unique qui alimente Butembo et Beni en électricité. Déjà à la mi-journée le courant était déjà rétabli, a confirmé James Vanouth, responsable de la société Energie du Nord-Kivu (ENK). Le maire de Butembo annonce le renforcement des dispositifs sécuritaires autour de la centrale.
« Nous pensons que dans la ville et les environs il y a encore des jeunes qui ne comprennent pas que Butembo et Beni doivent émerger, à la suite de cette microcentrale. Nous pensons développer le système sécuritaire, afin d’avoir une sécurité à la hauteur de toute menace que nous sommes en train de vivre. La menace est toujours permanente, parce que nous sommes dans une ville post-conflit. (Mais) ce bijou que nous avons aujourd’hui pour la ville de Butembo et de Beni, on ne doit pas le perdre. Nous devons être conscients de ce que ce barrage nous apporte », a conclu le maire Sylvain Kanyamanda.
Claude Sengenya