La campagne de vaccination contre Ebola avec le deuxième vaccin, Johnson&Johnson, a débuté, ce jeudi, à Goma (Nord-Kivu). Elle concerne, dans un premier temps, deux quartiers situés au nord de la ville, à savoir Majengo et Kahembe. 50 000 personnes, adultes et mineurs, sont ciblées. Les femmes enceintes et les femmes allaitantes sont également éligibles à ce vaccin, avec une particularité, elles seront suivies jusqu’à trois mois après l’accouchement.
« Nous sommes très content qu'à partir d'aujourd'hui, les activités de vaccination avec le deuxième vaccin puissent commencer pour ainsi contribuer à la riposte contre Ebola. L'importance de ce vaccin pour lequel nous demandons à toute la population intéressée de venir recevoir, c'est que ça complète le premier vaccin qui a été utilisé depuis le début de l'épidémie et pour lequel nous savons que l'efficacité est bonne. Nous voulons le compléter dans des zones où il n'y a pas la contamination et continuer à immuniser ou protéger un grand nombre de nos concitoyens », a dit le professeur Steve Ahuka, coordonnateur de la riposte contre Ebola.
MSF s’occupe de la mise en œuvre sur le terrain de l’étude clinique. Depuis plusieurs semaines, des équipes d'engagement communautaire de Médecins sans frontières (MSF) sont sur le terrain pour informer et répondre aux questions des membres de la communauté des districts sanitaires de Majengo et de Kahembe. Ces districts ont été identifiés en collaboration avec les autorités sanitaires comme les premières zones à vacciner.
« Les habitants de Goma sont vraiment intéressés de cette campagne de vaccination. On ne force personne à venir. On essaie juste d'informer de façon la plus objective possible sur les avantages et les désavantages de participer à cette étude. Aujourd'hui, on a ouvert deux sites. Un à Majengo, un à Kahembe. L'idée c'est que dans les semaines prochaines d'ouvrir six sites dans ces deux aires de santé pour avoir une pleine capacité de vaccination. Après, nous irons ailleurs dans la province en fonction de l'évolution de l'épidémie », a pour sa part indiqué le Dr Véronique Urbaniak, coordonnatrice du projet de la vaccination contre Ebola à MSF.
Le vaccin est administré par des agents de santé, formés dans plusieurs établissements situés dans les districts participant à l'étude.
Après avoir reçu la première dose du vaccin, les participants sont invités à se présenter de nouveau 56 jours après pour une deuxième injection afin de compléter le protocole de vaccination.
« Je viens de recevoir le vaccin contre Ebola. Ça fait longtemps qu'on attendait ce vaccin. Je me sens à l'aise après avoir été vacciné. Rien ne me dérange en tout cas. Il y a des gens qui nous guident de la réception jusqu'au lieu de vaccination. Puis on vous installe dans une salle d'attente pendant 15 minutes pour voir s'il n'y aura pas des complications après. Je me sens bien. Que ceux qui ont peur de venir viennent pour que nous soyions tous vaccinés en vue de préserver la santé de nos familles », témoigne Joseph Munihirwa, habitant du quartier Katoy, dans la commune de Karisimbi.
L’épidémie d’Ebola a déjà fait 2.193 décès. Jusqu’à mercredi 13 novembre, le cumul des cas était de 3.291, dont 3.173 confirmés et 118 probables. 1067 personnes sont déjà guéries.
Jonathan Kombi