Mamitho Pontshi : pilote et fière de l’être

 A 34 ans, mère d’une fille et co-pilote de l’Airbus 320, Mamitsho Pontshi est l’une des rares femmes commandants de bord en RDC. ACTUALITE.CD est allé à la rencontre de cette femme rigoureuse et passionnée par son métier.

Femme pilote, Mamitsho Pontshi travaille sur un agenda de cinq vols, d’une ou deux heures, par semaine chez Congo Airways. Elle est pilote professionnelle depuis 2011 et engagée par la compagnie aérienne nationale, depuis 2015. Depuis la 4^ème année scientifique, elle a développé trois principes qui l'ont aidé à transformer les obstacles en opportunités.“C’est Albert Kamaye, l’un de nos encadreurs, qui nous a donné ces trois termes : Dignité, Discernement et Détermination” , confie la pilote, détentrice d’un diplôme de graduat en exploitation aéronautique de l’Institut supérieur des techniques appliquées. Pour réaliser son rêve, Mamitsho va être confrontée à toutes sortes de discriminations en Afrique du Sud. J’avais tout subi mais, j’étais déterminée. J’avais mes trois D. Je me disais que je deviendrais pilote qu’importe le prix à payer.”     

Dès son retour en RDC, Mamitsho Pontshi débute en tant qu’élève pilote en 2007. Plus tard, en 2011, elle travaille pour Goma Express, puis à Katanga Wings, en 2012 et 2013, où elle est pilote des AWKER 125/700 et 800. C’est en 2015 que la jeune femme a joint la compagnie nationale Congo Airways où elle preste jusqu’à ce jour en tant que co-pilote sur un Airbus A320.

Pilote, femme et mère 

Le fait d’exercer un métier dans un secteur dominé par les hommes n’a pas influencé son côté féminin. Elle s’explique : “Je suis femme et très fière de l'être,” dit Mamitsho Pontshi, mère d’une fille de 19 ans qui vient de s’inscrire en management d’aviation. 

“Je suis un couche tôt, lève-tôt”

Avec environ 150 passagers, Mamitsho Pontshi pilote l’A320 à n’importe quel moment de la journée. Et pour effectuer de bons voyages, elle  privilégie ses heures de sommeil. “Je vais au lit au plus tard à 19 heures. Je me réveille toujours une heure avant le vol. Au salon, je ne mets pas beaucoup de temps devant la télévision. Je suis un couche-tôt, lève-tôt. C’est parce que je me dis, la majorité de personnes qui font régulièrement des déplacements en avion en RDC sont des personnes très responsables. Quand j’atterris, je suis très fière et satisfaite d’avoir accompli une mission noble.”

Mamitsho Pontshi a remporté deux prix pour récompenser son travail. L’un décerné par Femme Dynamique Award et, l’autre, par l’ONG Action pour le développement. Ce qui l’a obligé à modérer ses moments  de divertissements. “ J’adore m’amuser. Mais, j’ai commencé à prendre du recul quand j’ai été sélectionnée comme modèle de la société. Je voudrais que les gens s’identifient à moi dans les bonnes choses. Je voudrais être ce modèle que la société veut voir en moi et inspirer les plus jeunes. A chaque fois que je vois ces diplômes, je me dis que c’est une responsabilité que la nation congolaise m’a confiée.”  Ainsi, au travail comme dans tous ses rendez-vous, Mamitsho Pontshi veille sur ses tenues.“J’aime me sentir bien dans ma tenue.Chaque accoutrement nous met dans une certaine suprématie face à notre public. Personnellement, je m’imagine devant un public avant de choisir la tenue que je vais porter,” rassure-t-elle. Le même principe s’applique également pour ses tenues de service : “Je préfère connaître à l’avance l’état de mon uniforme plutôt que d'être désagréablement surprise. C’est une tenue qui doit être prête au plus tard trois heures avant  le vol.” 

Pour conclure, Mamitsho Pontshi conseille aux jeunes femmes d'être responsables de leur vie et de leurs choix. “Vous représentez 52% de la population en RDC. Vous êtes jeunes filles aujourd’hui et femmes de demain. Vous êtes responsables de votre corps, de votre âme et de vos décisions. Je vous invite à ne pas être influencée par les stéréotypes mais, à vivre pleinement votre vie. Soyez maîtres de vos décisions, faites des bons choix, parce que vous estimez que c’est important. Ayez une vision précise de votre vie et ne soyez pas égoïstes.” 

Prisca Lokale