RDC-Ebola : Le virus s'est retranché en Ituri, il faut donc le poursuivre, le coincer et l'éliminer (Dr Muyembe)

Photo ACTUALITE.CD.

Les participants à l'atelier de validation du plan stratégique de la riposte contre Ebola (SRP4) ont constaté la diminution sensible de nouveaux cas de l’épidémie. Au cours de ces assises, tenues du 29 au 31 octobre 2019, à Goma, le professeur-docteur Jean Jacques Muyembe Tamfum, secrétaire technique du comité multisectionnel à la riposte, a assuré que la maladie s’est retranchée actuellement en Ituri.

« Il nous faut mettre en place une stratégie de zéro cas Ebola. Dans sa phase actuelle, l'épidémie n'est plus urbaine mais c'est devenu une épidémie rurale. Le virus Ebola s'est retranché en Ituri. Il faut donc le poursuivre, le coincer et l'éliminer. Nous en avons les moyens, nous en avons les capacités. Et demain, certainement, le virus sera vaincu », a dit le professeur Jean-Jacques Muyembe.

L’atelier de Goma a connu également la présence du coordonnateur des Nations Unies pour la riposte d'urgence contre Ebola, David Gressly, des autorités politiques du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri ainsi que des experts nationaux et internationaux. Une revue à mi-parcours de la riposte a permis aux participants de penser déjà à la phase post Ebola qui consiste, selon le Dr Muyembe, « à renforcer non seulement le système de santé dans les trois provinces affectées mais également à y ramener la paix, facteur essentiel au développement économique et social ».

Le directeur général adjoint de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Dr Soccé Fall, a invité tous les autres partenaires, à l'instar de son organisation, et tous les intervenants dans la riposte à ne pas baisser les bras.

« Nous sommes arrivés à un moment critique où nous devons arrêter la transmission mais aussi ne plus retourner au point où le système était. Les équipes de terrain doivent rester focalisées, même dans les endroits où nous n'avons plus de transmission. Nous avons vu à Beni, un déplacement des taximen qui a réintroduit la transmission. Ça veut dire, pour arrêter cette épidémie, nous devons non seulement arrêter la transmission secondaire au niveau de host pot mais aussi au niveau de toutes les zones à risque », a-t-il affirmé.

L'épidémie a été déclaré par le ministère de la Santé, le 1er août 2018. Près d'une année après, le comité de règlement sanitaire de l'OMS avait décidé de la déclarer une urgence sanitaire de portée internationale.

« Nous avons vu depuis quelques mois un progrès important dans la lutte Ebola. Nous sommes, je crois, maintenant dans une période d'espérance qui n'était pas le cas il y a quelques mois. Et je crois, ça c'est très important pour terminer cette maladie ici. Je crois qu'on doit aller rapidement vers zéro cas. Nous avons les outils. Nous avons les financements. Nous avons maintenant la stratégie zéro cas. On connaît aussi l'importance de l'acceptation communautaire. Le plus important est que la volonté pour terminer cette maladie est là. C'est maintenant qu'on doit commencer à penser à la phase post Ebola », a pour sa part exhorté David Greesly, coordonnateur des Nations Unies pour la riposte urgente contre Ebola. 

Le secrétaire technique du comité multisectionnel à la riposte contre Ebola (CMRE), le professeur-docteur Jean-Jacques Muyembe Ntamfum, a annoncé la tenue d'ici fin novembre, en collaboration avec les partenaires du ministère de la Santé, d’un atelier sur le renforcement du système de santé et sur la préparation de la fin de transmission du virus Ebola.

Depuis le début de l’épidémie jusqu'au jeudi 31 octobre 2019, le cumul des cas est de 3.272, dont 3.155 confirmés et 117 probables. Au total, il y a eu 2.183 décès (2066 confirmés et 117 probables) et 1052 personnes guéries.

Jonathan Kombi