RDC : En septembre, les violations des droits de l’homme ont augmenté de 10%, rapporte BCNUDH

Les policiers impayés manifestent leur colère en s'en prenant aux citoyens sur le boulevard Mobutu à Gbadolite.

Le Bureau Conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) révèle que les violations des droits de l’homme, commises non seulement par les groupes armés mais aussi par les agents de l’Etat, ont augmenté de 10% au mois de septembre 2019. Ce, comparativement au mois d'août dernier où 457 cas d’abus étaient recensés. 

« En septembre 2019, le BCNUDH a documenté 502 violations des droits de l’homme sur tout le territoire de la RDC, soit une augmentation de 10% par rapport au mois d’août (457 violations). Cette augmentation reflète une hausse significative du nombre d’atteintes attribuables aux groupes armés, en particulier Nyatura et divers autres groupes Maï-Maï actifs dans la province du Nord-Kivu. Le nombre de violations commises par des agents de l’Etat reste stable par rapport au mois précédent. Sur l’ensemble du territoire, les agents de l’Etat sont responsables de 49% des violations documentées dont les exécutions extrajudiciaires d’au moins 29 personnes, dont six femmes et trois enfants, tandis que 51% ont été commises par des combattants de groupes armés dont les exécutions sommaires d’au moins 48 personnes, dont six femmes et un enfant », dit le rapport du BCNUDH lu par son directeur, Abdoul Aziz Thioye, au cours de la conférence hebdomadaire des Nations Unies à Kinshasa. 

Toujours selon ce rapport, ces violations ont été commises, en septembre passé, pour la plupart dans les provinces affectées par les conflits. 

« Près de 95% des violations documentées en septembre ont été commises dans les provinces affectées par le conflit (437 violations), entraînant la mort d’au moins 71 civils, dont 11 femmes. Contrairement au mois précédent, les groupes armés ont commis plus de violations (54%) que les agents de l’Etat (46%) dans ces provinces. Parmi toutes les parties au conflit, les principaux auteurs sont les militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) (22%), tandis que, parmi les groupes armés, ce sont les combattants de divers groupes Maï-Maï qui ont commis la majorité des atteintes documentées (28%). La province du Nord-Kivu demeure la plus affectée (252 violations, soit près de 53% des violations commises dans les provinces en conflit), suivie notamment du Kasaï (66 violations), du Sud-Kivu (56 violations) et du Tanganyika (41 violations). En septembre, 34 femmes ont été victimes de violences sexuelles liées aux conflits, une augmentation par rapport au mois précédent (27 victimes) » , a poursuivi Abdoul Aziz Thioye.

Par contre, dans les provinces non affectées par les conflits, 26 violations des droits de l’homme (5% du total) ont été documentées, toutes commises par des agents de l’Etat. Les militaires des FARDC en sont les principaux responsables (46% des violations), suivis des agents de la Police nationale congolaise (PNC) (35% des violations). 

La majorité des violations commises dans ces provinces ont été enregistrées au Haut-Katanga (12 violations) et à Kinshasa (sept violations) ainsi qu'à Lualaba et Tshopo (cinq violations chacune).

Thérèse Ntumba