Le Ministre de l’Agriculture, Jean Joseph Kasonga a reçu en audience une délégation de la Fédération des entreprises du congo (FEC) conduite par son directeur délégué Kimona Bononge, pour présenter les difficultés que connaissent les opérateurs économiques oeuvrant dans le secteur agricole, en ce qui concerne notamment la fiscalité et la parafiscalité.
Le ministre de l’agriculture a été pendant des années membre du conseil d’administration de la FEC et maîtrise donc les problèmes que connaissent les hommes d’affaires du secteur.
« Si nous sommes venus le voir, c’est pour lui exposer les problèmes que connaissent les opérateurs économiques qui travaillent dans le secteur agricole. L’agriculture est le secteur qui emploie beaucoup plus de travailleurs que d’autres secteurs, même le secteur minier n’emploie pas autant de travailleurs. Or le secteur agricole aujourd’hui est pratiquement négligé à cause d’une parafiscalité asphyxiante pour les gens qui vont à l’intérieur du pays. Parce qu’on ne fait pas l’agriculture à côté du coin de la rue. On va parfois à des milliers de kilomètres, avec les démembrements des provinces, les taxes sont accumulées et ces entreprises sont asphyxiées. Nous sommes venus lui remettre un document, il y a un autre que nous allons lui remettre après avec toutes les taxes qui frappent le secteur agricole. Parce que chaque fois qu’on veut avoir des recettes au niveau de l’Etat, on frappe les opérateurs économiques du secteur agricole », a déclaré Kimona Bononge au sortir de l’audience.
Dans son message le 1er octobre lors de la journée internationale du café et du cacao, le ministre de l’agriculture faisait savoir que l’agriculture est placée parmi les priorités du gouvernement et le président de la République « s’attend à ce que la production du café et du cacao puisse s’accroître au point de se situer au niveau des années 1989 et 1990 où les exportations de café atteignaient 120.000 tonnes/an ». M. Kimona est revenu sur cette situation évoquant la « clandestinité » comme cause de la baisse d’exportation du café congolais.
« Pourquoi est-ce que la RDC qui en 1989 exportait 120.000 tonnes de café, l’année dernière n’a exporté que 10.000 ? Est-ce que les plantations se sont évaporées ? Non ! C’est vrai que certains planteurs ont détruit leurs plantations quand il y a eu la baisse du prix sur le marché international mais à l’est du pays il y a encore beaucoup de production que nous estimons à 100.000 tonnes, comment on exporte que 10.000 tonnes ? où vont les 90.000 tonnes ? Ce qui se passe est que les opérateurs économiques à cause de fiscalité, parafiscalité, des congolais même parfois s’installent dans les pays voisins ouvrent les comptoirs à ce niveau là, exportent le café, le cacao, les produits pérennes congolais sous le label ougandais, burundais, rwandais alors que ce sont les produits qui viennent de chez nous et c’est inadmissible. Le ministre a été d’une écoute, comme d’habitude, il connaît très bien le problème évoqué plus d’une fois au niveau du conseil d’administration de la FEC, il nous a promis de mettre une attention particulière sur cette situation », a-t-il affirmé.
La redynamisation de l’agriculture vivrière, industrielle et pérenne et la consolidation de la base industrielle en favorisant une plus large transformation locale des produits agricoles et miniers ainsi que l’implantation des parcs agro-industrielle et des zones économiques spéciales pour diversifier l’économie, sont les missions que s’est assigné le gouvernement, selon les propos du premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba lors de son discours programme du gouvernement à l’assemblée nationale.
Fonseca Mansianga