Médecins sans frontières (MSF) alerte au sujet de l'épidémie de rougeole qui continue à faire des ravages en République Démocratique du Congo (RDC). 2 758 personnes sont mortes sur les 145 000 infectées, depuis janvier 2019, dans 13 provinces du pays, dont le Maï-Ndombe. Malgré l'ampleur de l'épidémie, l'organisation révèle un "manque alarmant d'acteurs et de fonds" pour faire face à cette épidémie mortelle.
MSF regrette que seuls 2.5 millions de dollars aient pu être mobilisés sur les 8.9 millions requis pour le plan de réponse. Car, signale l'organisation, plusieurs organisations semblent plutôt attirées par l'épidémie d'Ebola qui continue, elle aussi, à tuer dans l'est du pays.
"Le simple fait d'acheminer les vaccins jusqu'au point où les enfants doivent être vaccinés est une tâche énorme. Nous devons garder les vaccins au frais, ce qui implique la mise en place de la chaîne de froid. Pour cela, il faut des frigos, des générateurs, du carburant et des moyens de transport rapides, et donc aussi un système de maintenance. Plusieurs zones de santé ne bénéficient d'aucun soutien d'autres organisations, malgré des besoins évidents", explique Pierre Van Heddegem, coordinateur terrain de l'équipe d'urgence rougeole de MSF.
Déclarée officiellement en RDC en juin dernier, l'actuelle épidémie de rougeole est, d'après MSF, la plus meurtrière que le pays ait connue depuis 2011. La rougeole est une maladie contagieuse pour laquelle aucun traitement spécifique n'existe. Le seul moyen de lutter contre cette maladie est la vaccination et le traitement symptomatique. Dans ce cadre, MSF dit avoir vacciné 474 863 enfants de 6 à 59 mois, et pris en charge 27 439 patients.
Mais au vu de l'évolution de la situation sur le terrain, l'organisation redoute qu'elle s'empire davantage à quelques semaines de la rentrée scolaire. "L'épidémie ne montre pas de signes de ralentissement. En fait, depuis juillet, la situation s'aggrave, avec une hausse de nouveaux cas, notée dans plusieurs provinces. Si nous voulons maîtriser cette épidémie, il est impératif de renforcer la réponse dès maintenant", plaide Karel Janssens, chef de mission de MSF en RDC.
Claude Sengenya