Six personnes ont été tuées dans une nouvelle attaque d’hommes armés la nuit de jeudi à ce vendredi 26 juillet dans les villages Tchussa et Jadha, dans la chefferie de bahema nord, en territoire de Djugu (Ituri), selon les autorités locales.
Un jeune homme est porté disparu. « Pour le moment, il y a 6 corps mais il est possible de retrouver d'autres corps car les recherches continuent. C’est vraiment déplorable car cette zone est sécurisée par la police et on se demande que fait l'armée ? », explique Charité Banza, président de la société civile locale.
Dans une autre attaque mardi dernier, 7 personnes ont été tuées au village Fichama au bord du lac Albert. Les violences regagnent le terrain à Djugu malgré le renforcement des dispositifs sécuritaires, annoncé par les autorités. Plusieurs dizaines de personnes sont tuées dans les attaques d’hommes armés, ce, après le passage de Félix Tshisekedi fin juin dans la région.
Contexte
Les violences armées ont resurgi en avril dernier dans le territoire de Djugu. L’armée a identifié un certain « Ngudjolo » comme le chef de la milice dont les hommes opèrent dans plusieurs localités et dans la chefferie de Mokambo, en territoire de Mahagi.
Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia, a dénoncé aussi l’existence d’une secte mystico-religieux dénommée CODECO, qui encourage les violences ayant déjà fait plus d’une centaine de morts dans le territoire de Djugu. L’armée a annoncé, dimanche, avoir démantelé ce groupe armé après les offensives menées depuis le 27 juin pour la conquête du bastion des miliciens, situé dans la forêt de Wago dans le cadre de l’opération « Zaruba ya Ituri (Ndlr : la tempête de l’Ituri) ».
Le territoire de Djugu avait déjà été secoué par des violences meurtrières en 2017 et 2018. Plus de 200 civils ont été tués, des villages entiers incendiés et plus de 2000 personnes avaient traversé le lac Albert pour vivre en Ouganda. Des centaines de déplacés internes, arrivés à Bunia, étaient installés autour de l’hôpital général. Cette année, le HCR a dénombré plus de 300 000 personnes qui ont fui les violences, depuis début juin, dans les territoires de Djugu et Mahagi.
Franck Asante