L'UE "indignée" par le dernier massacre commis par les ADF en Ituri et appelle à la cessation de cette "horrible" campagne contre des civils

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Nicolas Berlanga, ambassadeur de l’Union Européenne en RDC

La province de l’Ituri continue d'être théâtre de violences armées et de conflits intercommunautaires malgré le maintien de l'état de siège dans cette province située dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Plus de 40 personnes ont été tuées lors d'une attaque menée par ADF/MTM ISCAP, un groupe affilié à l'État islamique dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet 2025 à Komanda (Ituri).

Cette attaque n'a pas laissé indifférent l'Union Européenne (UE). Dans un message publié sur son compte X, Anouar El Anouni, Porte-Parole de l'UE pour les Affaires étrangères a exprimé son indignation et sa solidarité à l'endroit des victimes et de la MONUSCO dans la protection des populations civiles.

"L'UE est indignée par le dernier massacre commis par les ADF en Ituri. Cette horrible campagne contre les civils doit cesser. Nous sommes solidaires des victimes de ces crimes odieux et soutenons la RDC et la MONUSCO dans la protection des communautés et la poursuite des auteurs", a écrit ce mardi 29 juillet 2025 Anouar El Anouni, Porte-Parole de l'UE pour les Affaires étrangères.

Cette attaque des éléments du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF) a causé la mort d’au moins 43 civils (19 femmes, 15 hommes et neuf enfants). La majorité des victimes auraient été tuées à l’arme blanche dans un lieu de culte. Plusieurs personnes ont été enlevées. Des habitations et boutiques ont également été incendiées, aggravant une situation humanitaire déjà extrêmement préoccupante dans la province. La Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) dit avoir renforcé sa présence sécuritaire dans cette province de l'est du pays. Des patrouilles supplémentaires sont désormais déployées autour de la localité qui se trouve à environ 60 kilomètres de la capitale provinciale de l’Ituri, Bunia.

Ces attaques interviennent alors que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et l'armée Ougandaise mettent en exécution l'opération militaire conjointe Shujaa contre ces " terroristes" des ADF. Ces massacres viennent une nouvelle fois de relancer le débat sur l'efficacité de cette opération initiée dans l'Est de de la RDC depuis maintenant près 4 ans. Les deux armées ont signé vendredi 20 juin, à Kinshasa, le mémorandum d'entente révisé sur les opérations conjointes Shujaa contre les terroristes ADF-MTM. 

Selon le général major et porte-parole des FARDC, Sylvain Ekenge, le nouveau mémorandum d'entente réactualisé en fonction de l'évolution actuelle de la situation sur le terrain prévoit le renforcement des opérations contre les ADF sur le terrain et leur élargissement dans les territoires de Mambasa en Ituri. Ces opérations conjointes seront également étendues contre les groupes armés auteurs de l'insécurité dans la province de l'Ituri plus particulièrement dans les territoires de Djugu, Irumu, Mahagi et Aru.

Selon le dernier rapport du groupe d'experts des Nations-Unies, malgré son succès relatif dans l'élimination des dirigeants et des combattants des ADF, l'opération conjointe FARDC-UPDF Shujaa n'a pas permis de mettre un terme aux violences des ADF contre les civils dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Selon les experts de l'ONU, le déploiement supplémentaire des UPDF dans le sud du territoire de Lubero n'a pas ciblé les cellules ADF très actives dans le nord-ouest de Lubero. Profitant de la réduction de la présence des FARDC et concentrées sur l'escalade du conflit AFC/M23, les ADF ont poursuivi leurs opérations dans l'est du territoire de Beni, le nord-ouest du Lubero et dans le territoire d'Irumu.

Clément MUAMBA