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Aujourd'hui, nous vous proposons ce texte du député Claudel André Lubaya.
L’incorporation du GO-PASS, par simple lettre, dans le prix du billet d’avion est une décision INJUSTE et UNILATÉRALE de la part d’un Ministre démissionnaire, de surcroît à l’intérim aux transports, visiblement insensible à la souffrance des voyageurs et réfractaire à l’aspiration citoyenne à une gouvernance irréprochable. Il s’agit, sans doute, d’un abus de pouvoir extrêmement pénalisant pour la population dans la mesure où une décision aussi grave et aussi lourde de conséquences sur le pouvoir d’achat et les coûts des billets d’avion ne peut être le fait d’un Ministre, fût-il des transports mais plutôt un acte délibéré en conseil des ministres après concertation avec tous les intervenants dans le secteur du transport aérien, y compris les associations de défense des consommateurs. Au demeurant, les explications fournies par le Ministre dans sa lettre précitée pour justifier sa décision ne tiennent pas la route et font de lui, un défenseur zélé du statu quo.
Instituée depuis 2009, perçue avec témérité et gérée dans l’opacité, la redevance GO-PASS constitue, dans le contexte actuel, une entrave à la liberté de circulation garantie par les dispositions de l’article 30 de la Constitution. Dix ans après, l’objectif affiché pour justifier son instauration notamment la maintenance et l’amélioration des infrastructures aéroportuaires au profit des voyageurs n’a toujours pas été atteint. La nouvelle aérogare de Ndjili résulte d’un emprunt contracté par l’État congolais auprès de la Banque africaine de développement. Son maintien, sa suppression ou son rajustement éventuel à la hausse comme à la baisse requièrent un audit préalable de son affectation depuis son instauration jusqu’à ce jour, et bien plus, une évaluation sans complaisance de son opportunité, son équité et sa hauteur.
En l’absence de la réaction attendue du Premier ministre, que j’invite à réprouver la décision susvisée, je me réserve le droit de saisir, en temps opportun, la représentation nationale en vue de l’impliquer dans ma démarche. Le devoir de redevabilité qui incombe aux mandataires publics exige de nous tous un minimum d’éthique, un sens collectif d’évaluation et une culture de résultat.