Dans une lettre portant sur le recours de rétablissement dans les fonctions adressée au président de l'assemblée provinciale du Kasaï Central avec copie au chef de l'Etat, les médecins de cette province dénoncent la violation flagrante par le gouverneur Martin Kabuya, des dispositions de l'article 21 de la loi N•16/013 du 15/7/2016 portant statut des agents de carrière des services publics de l'Etat qui dispose "qu'aucun agent ne peut être privé de son emploi s'il n'a pas reçu une nouvelle affectation... "
Les médecins notent que le gouverneur Kabuya a, par sa commission d'affectation collective du 17 juin 2019, procédé à l'affectation des médecins chefs des zones de santé "en nous écartant de nos fonctions sans aucune forme de procès".
« L'affectation de nouveaux médecins chefs des zones de santé par le gouverneur n'a pas fait allusion aux anciennes affectations des heureux promus qui devraient attester leurs capacités de gestion. Vous vous rendrez compte que la plupart d'entre eux ont moins de trois ans dans le système des soins de santé primaires et les autres n'ont jamais travaillé dans les hôpitaux généraux de référence, allez y comprendre la suite et les conséquences qui en découlent pour la province », lit-on dans cette lettre datée du 24 juin 2019.
Les médecins voient dans cette mise en place, une démarche destinée à récompenser des proches et sanctionner des antécédents politiques.
« La logique qui tient à la répartition des postes en raison de quatre médecins chefs des zones de santé par territoire de la province du Kasaï Central ne répond à aucun fondement statutaire car l'administration est apolitique. Et même s'il fallait intégrer cette vision cela tiendrait d'abord compte des médecins en fonction et sans sanction. Par ailleurs, nous constatons sur cette commission d'affectation des personnes qui travaillent dans d'autres provinces sœurs en flagrance de procédure de permutation créant ainsi des postes d'emploi dans ces provinces et contraignant par contre le personnel du Kasaï central au chômage », ajoutent les médecins.
Les médecins sollicitent du président de l'assemblée provinciale son implication pour l'annulation ou la révision de la mise en place par le gouverneur tout en rappelant que le Kasaï Central est une province post conflit et qu'il y a lieu de préserver la paix en garantissant la stabilité sociale des agents de service public de l'Etat.
Depuis son arrivée à la tête de la province, le gouverneur s'illustre par le renouvellement des équipes de la fonction publique. Il révoque même les fonctionnaires de l'Etat au téléphone et les autres dans des meetings. C'est un mauvais présage pour la province craint un syndicaliste sous anonymat.
Sosthène Kambidi