Election des gouverneurs - RDC : les candidats engagés dans l'amélioration de la gouvernance au Sud-Kivu

Débat entre candidats sous la houlette de la société civile / Ph. Justin Mwamba

Cinq candidats gouverneurs aux élections du 10 avril 2019 ont pris des fermes engagements de gérer proprement la province du Sud-Kivu, une fois élu. C'était à l'issue d'un débat public organisé ce samedi 6 avril par le bureau de coordination de la société civile de la province.

Pour Théo Ngwabidje, candidat de la coalition CACH-FCC, sa candidature est motivée par le manque d'une bonne gestion du Sud-Kivu. 

" C'est la carence de gouvernance qui nous a poussé à postuler au gouvernorat et voilà notre slogan : le changement par le travail. Nous, nous avons dit, nous allons gouverner autrement la province. Pour gouverner autrement, la première des choses c'est d'abandonner les antivaleurs qui sont la corruption, la concussion, le tribalisme, le népotisme... qui ont sérieusement ruiné la province. Nous prônons la lutte contre la corruption et les antivaleurs en prônant un Etat de droit ", a-t-il dit.

Justin Bitakwira, candidat indépendant, met la cohésion sociale, la sécurité et la paix comme priorité des priorités.

" Nous devons changer le fusil d'épaule, il faut avoir des partenaires sûrs pour sauver cette province. Aujourd'hui, il est temps qu'on traite avec les Asiatiques car le développement est aujourd'hui en Asie et on doit traiter avec ces pays. Mais une chose est certaine, sans la paix et sans la sécurité, il n'y aura pas développement", a-t-il précisé.

"Le changement doit commencer par la base, les députés et toutes les couches de la société", insinue le candidat Telexy Rubuye.

" Le temps est venu pour le changement. Qu'est-ce qui explique que ce sont les Congolais qui remplissent les hôpitaux de Kigali et de Bujumbura. Nous devons améliorer les conditions de ces hôpitaux pour qu'ils profitent aux Congolais", explique Telexy Rubuye, un autre indépendant.

Dans son coté, Jean Claude Kibala Nkold, qui se dit candidat de la rupture, s'attaque contre le diktat dont sont victimes les gouverneurs de province.

" La province du Sud-Kivu est aujourd'hui en retard à cause de diktat qui nous vient de Kinshasa. Kinshasa c'est qui, c'est un groupe de quelques personnes qui se mettent ensemble et décident pour la province. Il faut un gouverneur capable de dire non", a martelé Jean Claude Kibala Nkold, aligné pour le compte du Mouvement Social.

Des décisions de s'assumer pour résoudre les questions qui gangrènent le tissu social et politique de la province surtout des arriérés de salaire dont sont souvent victimes les agents de l'Etat en province.

" C'est une question de s'assumer, de respecter les engagements car celui qui travaille mérite d'être payé et si le gouverneur ne paie pas ses fonctionnaires, que l'assemblée joue son rôle", réplique Shenila Mwanza, seule femme en course au gouvernorat au Sud-Kivu.

A des questions communes notamment les dettes du gouvernement, la réponse a été la même.

" Avec le principe de la continuité, nous allons payer mais, à une seule condition, que les procédures soient respectées. Pour des dettes conclues par des personnes physiques qui n'ont pas respecté les procédures exigées passant par l'Assemblée provinciale, leurs auteurs vont répondre de leurs actes devant la justice car ils sont encore en vie", ont répondu à l'unanimité les candidats gouverneurs.

Satisfaite de ce débat public, la société civile explique que cet exercice était organisé pour en finir avec le manque de bonne gouvernance de la province du Sud-Kivu.

"Notre objectif était de pouvoir contribuer à l'amélioration de la gouvernance en province du Sud-kivu étant donné que le plus  grand mal que nous avons pu déceler dans notre province était cette carence, défaillance de la gouvernance en province", a dit Patient Bashombe, président du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu.

Justin Mwamba, à Bukavu