En attendant les résultats provisoires des élections législatives provinciale et nationale à Beni, les candidats déplorent un faible taux de participation des électeurs.
Selon Gilbert Kambale, certains électeurs étaient démotivés après le report des scrutins de décembre dernier dans la région à cause de l’épidémie d’Ebola.
« Il n’y a pas eu d’engouement. Quelques personnes se sont présentées dans des centres de vote. Par exemple, dans chaque bureau de vote, il était attendu 600 personnes mais il y avait une centaine dans certains bureaux et moins de 100 dans d’autres. C’est rare les bureaux où il y avait 200 personnes. Il y a eu une démotivation. Vous savez qu'il y a eu report, il n’y a pas eu de présidentielle. La raison du report, la population ne l’avait pas trouvée fondée comme Ebola et l’insécurité parce que les mêmes problèmes persistent. Il y a eu 5 morts cette semaine dans la ville de Beni et Butembo également. A mon avis, il y a eu beaucoup d’abstention surtout pour les jeunes. C’est ce que beaucoup de candidats craignent aussi », a dit à ACTUALITE.CD Gilbert Kambale, candidat député national dans la ville de Beni.
Dans le territoire de Beni également les législatives se sont globalement déroulées dans le calme. Ici, outre le faible taux de participation, l’on note aussi la présence des miliciens Mai-Mai qui ont sécurisé les centres de vote avec le risque d’influencer le choix des électeurs.
« Nous avons déploré le faible taux de participation parce que la population considérait déjà son vote fictif réalisé en décembre dernier et puis le fait de l’avoir privée de la présidentielle a fortement entraîné l’abstention de beaucoup de gens à ces élections. Et puis il faut déplorer que le gouvernement n’ait pas réussi à rétablir la paix parce qu’il y a eu des zones qui ont été sécurisées par les miliciens. Je constate aussi qu’on a tenu ces élections pendant qu’Ebola est encore là, les motifs de report des élections étaient infondés », a indiqué Paul Muhindo, ancien député national et candidat aux législatives nationales dans le territoire de Beni.
« Dans les villages qui sont loin de la ville de Beni où les miliciens ont supervisé les scrutins, ça pose un problème de crédibilité. Quand ce sont les Mai-Mai qui surveillent le vote, les gens n’ont pas la liberté. Ce sont les gens de leur obédience qui ont été imposés », a ajouté Gilbert Kambale.
Pour sa part, M. Muhindo dit « espérer que la CENI va en urgence rendre les résultats en respectant la volonté populaire pour éviter un soulèvement ».
Les résultats devraient être rendus publics dans les 48 heures après le vote. A Beni, 8 députés nationaux et 8 députés provinciaux seront proclamés, selon la répartition des sièges faite par la CENI.
Patrick Maki