Le ministère de la Santé a indiqué, samedi soir 10 novembre, que le seuil des 200 décès dus à la maladie à Virus Ebola dans le provinces du Nord-Kivu où l'épidémie reste "dangereuse" et "imprévisible".
Depuis le début de l’épidémie le 1er août, "le cumul des cas est de 326 dont 291 confirmés et 35 probables. Au total, il y a eu 201 décès (166 confirmés et 35 probables)", souligne le ministère de la Santé dans un communiqué publié samedi soir.
Ce seuil a été franchi après que 3 nouveaux décès de cas confirmés ont été rapportés à Beni (2) et Musienene (1). Plus tôt dans la journée , le ministre de la Santé, Dr Oly Ilunga, a affirmé dans une communication spéciale qu'"aucune autre épidémie au monde n’a été aussi complexe que celle que nous vivons actuellement".
L'épidémie de Kikwit, en 1995, avait fait 256 décès parmi 315 personnes atteintes, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L'autorité sanitaire a évoqué des menaces, agressions physiques, destruction répétée de matériel, et kidnapping auxquels ont fait face les équipes de la riposte depuis leur déploiement dans la région. Deux agents de l’Unité Médicale d’Intervention Rapide ont même perdu la vie dans une attaque aux portes de la ville de Butembo.
"Cette épidémie reste dangereuse et imprévisible, et nous ne devons pas baisser la garde. Nous devons continuer à mener une riposte très dynamique qui nécessite des réajustements permanents et une réelle appropriation au niveau communautaire", a déclaré Ilunga.
La communication du ministre s'éloigne des propos plus nuancés du directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, à Kinshasa.
Elle s'éloigne de récentes prévisions du ministère de la Santé. Après avoir lancé un "nouveau plan de riposte" contre l'épidémie, l'autorité sanitaire s'est fixée comme objectif de mettre fin à l’épidémie d’ici fin novembre 2018.
Christine Tshibuyi