Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a affirmé ce vendredi que les expulsions collectives de ressortissants congolais de l'Angola avaient déjà entraîné de graves violations des droits de l’homme par les forces de sécurité des deux côtés de la frontière, laissant au moins 330 000 personnes rapatriées dans une situation extrêmement précaire.
« J’appelle le gouvernement angolais à suspendre les expulsions en cours jusqu'à ce qu'il puisse s’assurer que tous les retours seront effectués dans le plein respect de l'état de droit et des droits de l'homme de tous les migrants touchés. J'exhorte également le gouvernement à veiller à ce que les forces de sécurité et les autres responsables de violations commises au cours de ces expulsions répondent de leurs actes devant la justice », a t-elle déclaré.
La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme rapporte également que lors d'entretiens avec des habitants de la ville frontalière de Kamako, dans le Kasaï, le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies a reçu des informations selon lesquelles les forces de sécurité en Angola ont fait un usage excessif de la force lors de leurs opérations d'expulsion de ressortissants congolais.
« L’équipe a vérifié les informations relatives à six morts, qui seraient attribuables aux forces de sécurité, mais a également reçu de nombreuses autres allégations de meurtres qu’elle n’a pas été en mesure de confirmer. Les rapports suggèrent également qu'au moins 100 personnes ont été blessées », ajoute le communiqué.
José João Manuel, l’ambassadeur angolais en poste à Kinshasa, convoqué par le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, avait rejeté les accusation de brutalité.
« Je suis en congé. J’ai interrompu mon congé pour gérer cette situation qui a surgi. Il n’y a pas eu brutalité. Il faut faire attention aux réseaux sociaux. Toutes ces informations que nous suivons sur les réseaux sociaux ne correspondent pas à la réalité ».
Il avait également annoncé que son pays n’était pas contre les enquêtes réclamées par Kinshasa : « Les autorités angolaises sont prêtes pour les autorisations demandées par le gouvernement congolais ».