RDC : Face à la situation “compliquée” à Beni, les députés du Nord-Kivu ont échangé avec le ministre de la Défense

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Les députés nationaux du Nord-Kivu ont rencontré, ce mardi 25 septembre 2018, le ministre de la Défense, Crispin Atama Tabe, à Kinshasa, au sujet des tueries récurrentes des civils par des présumés combattants ADF, à Beni (Nord-Kivu).

Le député Muhindo Nzangi qui a pris part à la rencontre rapporte que le ministre a reconnu que la situation à Beni est "compliquée" et qu'il faut de nouvelles stratégies contre la "nébuleuse".

"L'échange a tourné autour de nouvelles orientations qu'on peut faire à l'armée. Le ministre de la Défense a fourni des explications tout en reconnaissant que la situation était compliquée. Il a dit que l'armée est en pleine opération dans les sanctuaires des ADF et une partie des rebelles s'est repliée autour de la ville de Beni. La stratégie ne marche plus, il faut une nouvelle approche", a dit à ACTUALITE.CD, Muhindo Nzangi.

Cet élu de la ville de Goma a, dans une correspondance lundi au ministre de la Défense, proposé une opération conjointe entre Uganda People’s Defence Force (UPDF) et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) contre les ADF.

"Le ministre a répondu qu'eux-mêmes avaient envisagé ça [Ndlr : opération conjointe FARDC-UPDF] mais ils ne veulent pas aller sur ce terrain-là parce qu'ils doutent de la bonne foi des Ougandais. Nous disons que vu la situation sur terrain, il ne faut pas continuer à fermer la porte à l'option d'une action conjointe", a indiqué Nzangi.

La dernière attaque des présumés ADF, à Beni, samedi dernier, a fait 18 morts, selon les autorités et 24 morts dont 4 militaires.

Ce mardi, les manifestations anti-tueries ont entraîné l'incendie des bureaux des quartiers Kasabinyole et Boikene, dans la commune de Ruwenzori. La police parle d'un acte perpétré par des "personnes infiltrées".

Les activités socio-économiques tournent au ralenti dans la ville de Beni suite à une grève générale de cinq jours, enclenchée par la société civile.

Patrick Maki