RDC : Bemba se dit victime d’une "décision politique" et présage une "parodie" d’élection

L’ancien vice-président congolais, Jean-Pierre Bemba Gombo, s'est dit victime d’une "décision politique", lundi soir, après que la Cour constitutionnelle l'a définitivement écarté de la  course à la présidentielle du 23 décembre prochain.

"Nous avons à faire à ce qui va être dans les mois à venir les choix des opposants au candidat du pouvoir en place qui va permettre simplement d’assister à une parodie d'élections, si élection aura au mois de décembre", a déclaré M. Bemba intervenant sur France 24 ce mardi 04 septembre.

Le leader du Mouvement de libération du Congo (MLC) a souligné que sa candidature avait déjà très peu de chance depuis qu’elle avait été déclarée « irrecevable » par la Commission électorale nationale Indépendante (CENI) à cause de sa condamnation dans une affaire annexe pour subornation de témoins par la Cour pénale internationale (CPI).

"Il y avait déjà très peu d’espoir parce que dans le système actuel au Congo, la CENI avait déjà démontré qu’elle était aux ordres du pouvoir en place avec les instructions qui ont été écrites venant du gouvernement sur le choix des candidats et, à présent, nous avons clairement vu que même la Cour constitutionnelle elle-même est aux ordres du pouvoir en place", s'est-il emporté.

La Cour constitutionnelle siégeant en matière de contentieux des candidatures à l'élection présidentielle  a jugé irrecevable la candidature de Bemba, estimant que "la subornation de témoins est une circonstance aggravante dans l'infraction de corruption", selon le juge Mpunga Nsungu, qui a présidé l'audience lundi soir.

"C'est en bon droit que la Ceni a conclu à l'inéligibilité de Jean-Pierre Bemba", a-t-il poursuivi.

Dans sa réaction à la télévision française (France 24), Jean-Pierre Bemba a indiqué que  la décision de la Cour a été “rendue très vite".

"Tout ça n’est qu’une mise en place pour que le choix du candidat au pouvoir puisse ne pas avoir des candidats sérieux devant lui", a ajouté le candidat exclu définitivement.

Après plus de dix ans en détention, l'ancien vice-président congolais, Jean-Pierre Bemba, est en liberté provisoire depuis son acquittement en appel, en juin, devant la CPI, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

En première instance, Bemba avait été condamné à un an de prison pour subornation de témoins. Cette peine avait été confirmée en appel mais la Cour a demandé une peine plus lourde, la peine maximale étant de 5 ans de réclusion.

La décision sera rendue le lundi 17 septembre, soit deux jours avant la publication de la liste définitive des candidats à l'élection présidentielle en RDC.

Christine Tshibuyi