La situation sécuritaire et humanitaire dans la province du Sud-Kivu continue de se dégrader en raison de la poursuite des combats impliquant la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par le Rwanda et les forces gouvernementales. Dans un contexte marqué par des contraintes budgétaires croissantes, tant au niveau national qu’international notamment liées à la nouvelle politique américaine, les données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) indiquent que des structures sanitaires et scolaires sont pillées par des acteurs armés.
"Depuis l’annonce du retrait du M23 de la ville d' Uvira, le 17 décembre, la situation sécuritaire demeure extrêmement précaire à Uvira, dans les localités avoisinantes et le long de l’axe Uvira–Fizi. Les violences armées se poursuivent, provoquant des déplacements continus. Par ailleurs, des pillages visant notamment des structures sanitaires et éducatives ont été signalés, compromettant l’accès aux soins et à l’éducation de milliers de personnes. Cette insécurité persistante survient alors que les territoires de Fizi et d’Uvira font déjà face à une recrudescence des cas de choléra", rapporte OCHA RDC
Territoires d’Uvira et de Fizi
L'organisme de l'ONU qui coordonne les réponses aux crises humanitaires mondiales, des catastrophes naturelles aux conflits révèle qu'un climat d’inquiétude persiste dans ces territoires. Selon des sources locales et humanitaires, au moins sept structures de santé dans les zones de santé de Ruzizi (territoire d’Uvira) et de Fizi (territoire de Fizi) ont été pillées et vandalisées, tout comme huit écoles primaires soutenues, par un projet de cantine scolaire par le PAM. Selon OCHA toujours, cette situation limite fortement l’accès aux soins de santé et perturbe l’éducation des enfants.
L’occupation de la ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, par la rébellion de l’AFC/M23 a suscité de vives réactions au sein de la communauté internationale, principalement dirigées contre le Rwanda. Les États-Unis estiment notamment que Kigali n’a pas respecté les engagements pris dans le cadre des accords de Washington, conclus entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, en présence de plusieurs chefs d’État de la région et de représentants de l’Union africaine.
Sous pression internationale, l’AFC/M23 a annoncé son retrait de la ville d’Uvira afin, selon ses propres termes, de donner une chance aux processus de paix. Cette annonce figurait dans un communiqué signé par Corneille Nangaa, coordonnateur politique du mouvement rebelle. Toutefois, quelques jours plus tard, la représentante des États-Unis au Conseil de sécurité des Nations unies a de nouveau appelé le mouvement à se retirer effectivement à une distance d’au moins 75 kilomètres de la ville.
Clément Muaba