<b>Le processus de rapatriement des réfugiés rwandais vivant en RDC ne connaît pas d’engouement. Constat du Haut-commissaire pour les réfugiés, Filippo Grandi lors de sa visite dimanche 8 avril 2018 au camp de transit des réfugiés rwandais à Goma (Nord-Kivu). </b>
Selon les statistiques du HCR, le camp de transit de Mugunga abrite 101 réfugiés rwandais qui attendent le rapatriement dans leur pays. D’après ces réfugiés le retard qu'accuse le gouvernement rwandais pour assister les rapatriés ainsi que la lenteur administrative du côté congolais pour délivrer les pièces d’identité pour les enfants orphelins et abandonnés justifient le non-engouement dans le processus de rapatriement.
<i>“Si tu arrives ici au camp avec un enfant orphelin, il te faut de longues procédures pour partir avec lui surtout que que ce n’est pas ton enfant biologique. Tu quittes ici tu arrives au Rwanda, l’assistance tarde. Ils ont prévu trois mois d'attente. Comment un réfugié qui n’a rien, même pas un champ pour cultiver peut-il vivre pendant trois mois sans être assisté ?”</i>, explique Gakuru Gatarina, une réfugiée rwandaise au camp de transit de Mugunga.
Félix Musanganya, chef de bureau chargé du rapatriement à la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) au Nord-Kivu précise qu'un travail minutieux doit être fait pour accorder des documents aux enfants orphelins et abandonnés afin d’éviter le trafic d'enfants.
<i>“C'est une longue procédure parce que nous devons éviter le trafic d'enfants. Il y a les gens qui viennent et se réclament être grand-mère ou grand père d'un enfant alors que c'est faux. Et nous avons eu des cas comme ça. Alors, nous avons décidé de faire des notes au Rwanda pour vérifier si les traces aboutissent, on procède au rapatriement. Mais ce n'est pas tout ce que la personne déclare que nous</i> <i>devons accepter surtout qu’il ne s’agit pas d’un enfant biologique. Et ça, nous le faisons pour l'intérêt de l'enfant”</i>, confie-t-il.
Le Haut-commissaire pour les réfugiés s’est rendu le weekend au Rwanda et a promis de discuter de cette question avec les autorités de Kigali.
<i>“Je voyage au Rwanda et je verrai le gouvernement pour examiner cette question s'il y a d’éventuels retards. Mais je peux vous assurer que s'il y a de retard, c'est peut-être des questions pratiques. Il n’y a pas de politique de retarder l'assistance. Au contraire, le gouvernement du Rwanda et le HCR souhaitent que cette assistance continue d'être fournie”</i>, a indiqué Filippo Grandi.
Trente autres réfugiés rwandais ont été rapatriés samedi dernier au Rwanda. Selon le HCR, parmi les 101 sujets rwandais actuellement dans le camp de transit à Mugunga, on compte 40 femmes et 61 enfants.
<b>Jonathan Kombi</b><b>
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