RDC: Au camp de Mulongwe, les réfugiés burundais ont fait part de leurs conditions difficiles à Filippo Grandi

<b>Les réfugiés burundais cartonnés à Mulongwe (Sud-Kivu) vivent dans des conditions précaires. Le camp de Mulongwe a été créé fin 2017 et  héberge 3521 réfugiés burundais en provenance du camp de Lusenda qui compte plus de 30 000 réfugiés.</b>

Ces burundais ont fait part samedi dernier, de leur situation au Haut Commissaire de l’ONU pour le réfugiés, Filippo Grandi qui a fait le déplacement de Mulongwe. Parmi les difficultés, les burundais ont évoqué le manque d’eau potable ainsi que les soins de santé primaire.

<i>“Nous avons un problème d'accès à l'eau potable dans ce camp. C'est un problème sérieux que nous avons rencontré parce que les habitants d'ici en souffrent également. Il y a presque pas de cours d'eau dans ce milieu. Quand l'eau arrive au robinet, on ne puise pas plus de deux bidons de 20 litres. Nous passons des journées entières sans nous laver. Les soins de santé posent aussi problème. Quand on arrive à l'hôpital, on ne reçoit que le paracétamol”</i>, témoigne Sinamenye Aline, une femme réfugiée.

A cela s’ajoute la prise en charge scolaire: <i>“Les enfants qui vont à l’école s'intègrent difficilement et ils sont refoulés en période des examens faute des frais scolaires. Voilà pourquoi bon nombre ont décidé de ne plus aller à l'école. Nous voulons que nos enfants puissent étudier le Swahili, le français et l'anglais”</i>, a indiqué pour sa part, Daniel, un jeune réfugié burundais rencontré sur le site de Mulongwe.

L’Administrateur du territoire de Fizi, Aimé Kawaya affirme que les difficultés éprouvées par par ces réfugiés sont aussi perceptibles au sein de la communauté locale.

<i>“Actuellement, entre les populations burundaises et les populations autochtones de Fizi, il y a la cohabitation pacifique. Toutes les deux communautés partagent la même vie. Mêmes difficultés et mêmes souffrances. S'il y aura assistance en faveur de ces réfugiés, pensez aussi à la communauté qui les a accueilli”</i>,a-t-il demandé au HCR.

Pour Andreas Kirchhof, porte-parole du HCR en RDC, la visite du Haut commissaire pour les réfugiés avait pour objectif de s'enquérir des conditions dans lesquelles vivent ces réfugiés en vue d’une éventuelle amélioration.

<i>“Le HCR et ses partenaires vont renforcer les structures communautaires de base telles que les écoles et les infrastructures sanitaires. Ces déplacés vont aussi avoir des champs à cultiver pour leur auto-prise en charge. Des discussions ont déjà eu lieu avec les communautés locales pour donner la terre à ces déplacés. C'est notre partenaire le PAM qui offre cette assistance alimentaire. C'est vrai, 12$ par mois c'est quelques centimes par jour et ce n'est pas suffisant. Cela est dû au manque des financements. Le HCR, le PAM et d'autres partenaires ont un problème des fonds”</i>, a dit à ACTUALITE.CD, Andreas Kirchhof, porte-parole du HCR en RDC.

Le Haut Commissaire a quitté le camp des réfugiés de Mulongwe y laissant une note d’espoir.

<i>“Votre plaidoyer est écouté et entendu. J'espère que les ressources que ma visite ici va aider à mobiliser doivent être partagées entre les réfugiés et les communautés locales qui les soutiennent. C'est très indispensable”</i>, a souligné Filippo Grandi, Haut commissaire pour les réfugiés.

<b>Patrick Maki</b>