<b> Ce jeudi 1er février 2017, plusieurs sympathisants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) commémorent le premier anniversaire de la mort de leur leader, Etienne Tshisekedi. La disparition du plus vieil opposant ressuscite le débat sur le rapatriement de sa dépouille pour les obsèques que son parti et sa famille veulent dignes de son rang. </b>
Après la mort du leader de l’UDPS des suites d’une embolie pulmonaire, le 1er février 2017 à Bruxelles, ses familles biologique et politique s’étaient mobilisées pour garantir des hommages mérités à cet ancien Premier ministre de la République. Leurs démarches ont été entravées par le gouvernement congolais, sans doute par crainte d’une éventuelle “révolte” des militants de son parti en marge des obsèques.
Pour garantir des funérailles sans risque, le gouvernement avait entamé des discussions avec l’UDPS ainsi que la famille biologique du défunt. Question d’harmoniser les vues afin d’organiser ensemble des hommages nationaux au “sphinx de Limete”. Après des échanges formels entre les deux parties, le gouvernement avait annoncé le début des procédures pour rapatrier la dépouille. De cette concertation, sortira également la décision d’exposer le corps de Tshisekedi au Palais du Peuple, lieu prisé à Kinshasa pour le recueillement et des hommages populaires pour les grandes figures du pays.
Au-delà de ce premier compromis, une autre question persiste : le lieu d’enterrement de l’opposant historique. Les familles biologique et politique du défunt proposent la construction d’un mausolée pour honorer la mémoire de ce grand homme d’Etat. Une exigence de trop pour le gouvernement congolais. Ce dernier souhaite plutôt que Tshisekedi soit enterré dans un cimetière commun en qualité du Premier ministre honoraire. Cette divergence d’approches va établir un climat de méfiance entre les deux parties.
Il a fallu la sortie médiatique du porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, pour envenimer la situation qui était déjà tendue. Le 8 février 2017, Lambert Mende publie un communiqué dans lequel il annonce la décision du gouvernement de prendre totalement en charge l’organisation des obsèques d’Etienne Tshisekedi. Le porte-parole du gouvernement déclare que sur demande de la famille du disparu, le gouvernement prévoit des titres de voyage pour l’ensemble des membres de la famille biologique qui devraient se rendre à Bruxelles pour la levée du corps de Tshisekedi.
Cette décision mettra de l’huile sur le feu. Le lendemain, les deux familles de Tshisekedi démentent le communiqué du gouvernement, menaçant même de mettre fin aux discussions avec le pouvoir. Ce sera alors le début d’un long bras de fer qui va opposer le gouvernement avec l’UDPS. Sans oublier la pression de la base qui se montre hostile à l’idée d’organiser les obsèques de son leader avec l’appui d’un gouvernement qu’elle qualifie de “corrompu”. Depuis, plusieurs tentatives de rapatriement du corps de Tshisekedi amorcées unilatéralement par son parti et sa famille biologique connaissent une opposition de la part des autorités congolaises.
Le débat autour de son enterrement continue à faire la Une des médias tant nationaux qu’internationaux. Le gouvernement congolais et l’UDPS se renvoient la balle quant au blocage autour de l’inhumation du défunt opposant historique. Sur le fond de cette joute politique sans issue, la dépouille de “Tshitshi”, l’opposant historique, traîne toujours dans un funérarium à Bruxelles, capitale du Royaume de Belgique.
<b>Will Cleas Nlemvo</b>