<span style="font-weight: 400;">Il ne fallait pas attendre longtemps pour voir l'administration Trump entrer en scène dans la crise politique que connaît la RDC depuis les élections contestées de 2011 et la non-organisation de celles prévues en 2016, avec comme conséquence direct la crise de légitimité qui a donné lieu à des conflits internes et catastrophe humanitaire, particulièrement dans l'espace Kasaï.</span><b>
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</b><span style="font-weight: 400;">Fer de lance d'une administration aux discours et</span> <span style="font-weight: 400;">méthodes peu ordinaires, Nikki Haley, ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies, n'a jamais caché les intentions de Donald Trump de jouer l'arbitre dans la situation que connaît la RDC. L'avant-dernière sortie à l'occasion de l'élection controversée de la RDC au Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU n'était pas un coup d'essai.</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">Lorsqu'en septembre dernier, il a organisé le dîner des présidents en marge de la 72ème Assemblée générale des Nations Unies, Donald Trump n'a pas convié le président congolais. Aux dires de nombreux observateurs, l'administration Trump ne convole pas en noce de cœur avec le pouvoir de Kinshasa et semble visiblement décidé à découdre avec la léthargie qui accompagne l'organisation des élections et dont le CENI, en maître d'ouvrage, ne semble pas pressée à passer à l'action.</span><span style="font-weight: 400;">
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</b><b>De Obama à Trump, la RDC ne trouve aucun répit </b><b>
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</b><span style="font-weight: 400;">Lorsqu'en janvier dernier l'administration Obama quittait la Maison Blanche au terme de son second mandat, que ne furent les déclarations de satisfaction de plusieurs personnalités congolaises. Démocrate, Obama avait en son temps levé le ton face à Kinshasa. Un affront, très mal perçu par les autorités congolaises et qui avait donné lieu à une escalade verbale sans précédent.</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">À l'époque, lors de son discours au siège de l'Union Africaine, en juillet 2015, le président américain avait évoqué la problématique des présidents africains qui s’accrochent au pouvoir. Barack Obama avait alors évoqué la fin de son mandat et le bonheur qu'il éprouvait de pouvoir enfin jouir de sa vie et de sa famille. Ce qui n'avait pas été du goût de Kinshasa qui avait réagi, par la voix de son porte-parole, Lambert Mende.</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">La joie de Kinshasa de voir enfin partir celui qui se donnait en père éducateur n'a pas fait long feu quand on se réfère aux nouvelles prises de position de la nouvelle administration américaine. Autant confirmer qu'en matière de politique extérieure, les différentes administrations du pays de l'Oncle Sam gardent une certaine cohérence. </span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">La politique Trump pour la RDC ne devrait pas étonner, outre mesure. Déjà du temps de Obama, l'essentiel des résolutions contre le pouvoir de Kinshasa ont été l'oeuvre des sénateurs républicains. C'est ce que n’ignore sûrement pas Kinshasa qui, du reste, semble beaucoup plus diplomatique et modéré dans les propos qu'il ne l'était du temps de la précédente administration américaine.</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><b>Nikki Haley, porte-voix de l'intransigeance de Trump</b><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">Avant son arrivée à Kinshasa, l'ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies avait révélé la nature de sa démarche. Elle ne venait pas caresser dans le sens du poil. Indignée de l'élection de la RDC au Conseil des Droits de l'homme de l'ONU, Nikki Haley avait même évoqué la nécessité de réformer l'institution pour, à en croire ses dires, que pareille forfaiture ne se reproduise plus. </span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">À Kinshasa, on a semblé minimiser la portée de cette visite, la réduisant à la simple volonté des USA de réduire le budget de la Monusco. </span><span style="font-weight: 400;">
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</span><i><span style="font-weight: 400;">"Nous savons bien pourquoi elle est venue. C’est parce que les États-Unis veulent réduire leur contribution aux Nations Unies et donc ils insistent pour le rétrécissement du budget de la Monusco qui est la mission la plus importante des Nations Unies. Alors, elle est ici pour évaluer les besoins réels de cette mission pour qu’il n’y ait pas de gaspillage. C’est pourquoi, elle fera Kinshasa et Goma. C’est pour visiter la Monusco. Parce qu’il y a une menace contre la sécurité mondiale à partir de la région des Grands Lacs. C’est sa première mission. Le reste, c’est juste des discours de propagande prématurés des médias de l’opposition"</span></i><span style="font-weight: 400;"> (Mende, interview ACTUALITE.CD, 26 octobre 2017)</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">À Goma, Nikki Haley a voulu voir de près, pour son administration, les souffrances des femmes violées et des familles victimes des atrocités. Son discours à Kinshasa à cet effet aura été ferme : </span><i><span style="font-weight: 400;">"Nous devons leur trouver un moyen d’avoir des élections sûres et équitables, afin d’avoir des leaders qui sauront comment gérer cette situation et mettront fin aux groupes armés"</span></i><span style="font-weight: 400;"> (Reuters)</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">"Des leaders qui sauront comment gérer cette situation"... En diplomatie, cela équivaut à dire le départ de ceux actuellement en place. Ce qui porte à croire, selon les observateurs, que l'administration Trump est décidée à mettre un terme à un prolongement indéfini de l'organisation des élections en RDC. </span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">Pourtant, le porte-parole du gouvernement avait réfuté l'idée que Madame Haley ne vienne mettre la pression sur le gouvernement congolais. Nikki Haley, fidèle lieutenant de l'intransigeance de Donald Trump à l'égard de la situation de crise que connaît le RDC, n'a pas trahi ses convictions.</span><b>
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</b><b>La RDC au pied du mur </b><b>
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</b><span style="font-weight: 400;">À la pression redoutée sur le gouvernement congolais, Nikki Haley est allée au delà. Une pression trans-institutionnelle aura vu, au cours d'un impressionnant marathon, la CENI et le parlement sommés de s'activer pour l'organisation des élections à travers un calendrier dont la ligne rouge est bien déterminée et les lois nécessaires à la concrétisation du processus électoral.</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">Si rien n'est sorti de l'entrevue avec le numéro un congolais, il serait tout de même difficile à croire que l'envoyée spéciale de Trump ait changé ses plans en dernière minute. </span><span style="font-weight: 400;">
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</span><i><span style="font-weight: 400;">"Ce ne serait pas une démocratie si le pays continue à tolérer que les populations souffrent, que les enfants soient violés. C’est important de réitérer ce message. Nous allons appuyer ce processus si un calendrier réaliste est mis au point et nous allons faire savoir cela à toutes les parties prenantes, que ce soit les évêques ou l’opposition ou encore le président de la République, pour que les élections qui pourront amener la paix soient organisées"</span></i><span style="font-weight: 400;"> (Nikki Haley, 27 octobre)</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">En exigeant un calendrier qui limite les échéances électorales en 2018, l'administration américaine évoque les vertus démocratiques. La CENI, première institution sous la sellette, va-t-elle mettre dans la corbeille son projet des fameux 504 jours ? Il faut dire que son président n'a eu que peu d'aisance à cacher son agacement. </span><span style="font-weight: 400;">
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</span><i><span style="font-weight: 400;">"Nous sommes dans les consultations. Nous considérons son point de vue. C’est aussi pour dire que la CENI est une institution indépendante aussi de la communauté internationale. La CENI va, en toute indépendance, publier son calendrier électoral, mais, entre-temps, elle tient compte des avis des uns et des autres"</span></i><span style="font-weight: 400;"> (Corneille Nangaa, 27 octobre)</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">À Aubin Minaku, Nikki Haley a rappelé la nécessité de s'activer dans le vote et la promulgation des lois relatives à l'organisation et à la tenue effective des élections. Autant dire que l'Assemblée nationale est, elle aussi, mise devant ses responsabilités et que le retard dans la législation aura de conséquences directes sur la tenue des élections dans les délais exigés.</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">Placés devant leurs responsabilités, les institutions congolaises n'ont jusqu'alors pas fait des déclarations contre les propos de Nikki Haley. L'organisation des élections reste l'exigence de l'administration Trump qui a profité de l’occasion pour tracer la ligne rouge et rappeler aux autorités congolaises, en puissance mondiale, que le soutien de toute la communauté internationale devrait dépendre de son avis quant à la gestion du dossier élection par la partie congolaise. Ce qui visiblement place le pouvoir congolais au pied du mur.</span>
<b>Jacques Kini </b><span style="font-weight: 400;">
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