Julien Paluku : “Si les choses ne marchent pas c'est parce qu'il y a la corruption à tous les niveaux”

Le gouverneur du Nord-Kivu a salué l'organisation du forum fiscal tenu à Kinshasa, du 11 au 14 septembre. Participant, Julien Paluku a soutenu que la spécificité de ce forum était d’adapter l’administration fiscale congolaise au contexte de l'évolution.

Selon le gouverneur, la réduction de fiscalité aura pour conséquence directe la maximisation des recettes. Il soutient qu’avec une multiplicité de taxes de l’État ne gagne rien. "<em>Elles créent la dispersion et l'évasion fiscale parce qu'elles dissimilent les contrôles et lorsqu'il y a très peu de taxes, elles facilitent le suivi</em>".

Ce forum, dit Julien Paluku, va permettre à ce que ceux qui tiennent les régies ne puissent pas se complaire. <i>“On va organiser une sorte de fusion progressive des régies. In fine, nous allons voir si on peut avoir une administration unique de mobilisation des recettes pour qu'elle permette un contrôle efficace et efficient”.</i>

Julien Paluku insiste sur la mise en application des recommandations formulées par le forum, notamment des sanctions à l’encontre de tous ceux qui, à tous les niveaux, se rendent coupables de corruption;

<i>"Nous en avons parlé et nous avons défini l'éthique par rapport aux agents et renforcé la sanction. Ce qui a manqué dans ce pays. Il va être mise en place un comité de suivi de la réforme pour les quatre principaux problèmes identifiés. Ces quatre problèmes sont identifiés au niveau des taxes des redevances, de l'administration financière, des impôts et douanes et accises. Les comités de réformes vont proposer les sanctions à appliquer sur chaque palier. Ce n'est pas le président de la République qui va mettre les gens en prison, ce sont des collaborateurs. Je le répète, si l'on met certains responsables de Kinshasa en prison 3 ou 4, demain on a un  budget de 20 milliards. Si on met certains grands collaborateurs au niveau des provinces en prison, demain on a un budget de 30 milliards. Nous voudrions que personne ne soit épargnée, y compris les gouverneurs. Il ne faut pas qu'on se cache les yeux, si les choses ne marchent pas, c'est parce qu'il y a le détournement au plus haut niveau”. </i>

En attendant l'application effective de la rétrocession des 40 %, il faut que les provinces survivent en mobilisant les recettes et en permettant à ce que le développement commence par la base.

<b>Rachel Kitsita</b>