Lundi 4 septembre les élèves du cycle primaire, secondaire et professionnel ont repris le chemin de l'école. Mais Kinshasa n'a pas connu l'ambiance habituelle de la rentrée des classes.
Une situation consécutive à la grève décrétée par les syndicats des enseignants.
Au collège Saint Joseph Elykia dans la commune de Gombe seuls quelques 704 élèves ont répondu à l’appel en ce premier jour de rentrée sur 1800 inscrits, a fait remarquer l’administration.
Du matin à midi, les élèves ont été retenus dans les salles de classe mais sans enseignants. Rien n’est à cacher : "Nous n'avons pas étudié" éclaire un gamin de la première année.
Sur les soixante élèves de sa classe, seuls 20 ont répondu présent.
Un autre de la troisième année a indiqué que dans sa salle de classe , 17 élèves sont présents sur près de 45 affichés sur une liste à l'entrée de la salle de classe.
Du côté des enseignants, n'eût été la conscience professionnelle, certains allaient carrément manquer à l’appel.
Un professeur a affirmé que les élèves se sont précipités à l’école par simple routine, alors que les enseignants grèvent.
"Je suis venu parce que la grève s'effectue sur le lieu du travail. Ne pas venir est synonyme de désertion", explique un enseignant de latin en terminal depuis plus de 20 ans.
"Nos syndicats ont décrété une grève. Je suis là mais il n'y a pas de travail. Je reprendrai quand nos délégués vont nous le demander. Les élèves viennent par leur propre motivation et celle de leurs parents. Je viens pour travailler et quand je me rends compte que les
conditions ne sont pas réunies, je cesse", a ajouté cet enseignant moins rassuré.
Le ministre de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel a préféré ne pas vivre l’ambiance de la rentrée dans la capitale. Gaston Musememna a lancé la rentrée scolaire depuis l’école Kimbaguiste à kolwezi (Lualaba).
Sur place, Musemena a visité l'institut technique de Mutoshi d'où est sorti le Lauréat de l'examen d’État (2017) avec 96 % en Chimie industrielle.
Samedi, les syndicats des enseignants ont signé à Kinshasa un accord avec le gouvernement pour une rentrée effective ce lundi mais ces derniers ont boudé cet accord dimanche exigeant un "1er geste palpable du gouvernement".
Payés en monnaie locale (le franc congolais), ces derniers qui ont vu leur pouvoir d’achat se réduire depuis le début de l’année revendiquent auprès de l’État le réajustement de leurs paies.
Plusieurs corps professionnels ont grevé ces derniers mois dans ce pays, exigeant principalement à l’État de revoir à la hausse leurs salaires.
<strong>Rachel KITSITA</strong>