La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a débuté, dimanche dernier, la fermeture progressive des centres d’identification et d’enrôlement des électeurs dans les communes de la Gombe, de Kinshasa, de Barumbu et de Kintambo. Plusieurs habitants des communes précitées se sont fait enrôler et possèdent leur carte d’électeur.
L’ACTUALITE.CD a interrogé certains résidents de ces quatre communes au sujet de l’usage de la carte d’électeur tenant lieu de carte d’identité. Les points de vue des Kinois divergent sur le sujet.
Pour certains Kinois, la carte d’électeur les épargne des tracasseries nocturnes de la part des agents de l’ordre et de sécurité.
<i>«Je suis receveur de bus, je fais le tronçon Pompage-boulevard du 30 Juin-Zando (…). J’arrête de fois mon boulot à 23 heures, j’habite Kintambo-Magasin. Je me suis fait enrôler et j’ai ma carte. Elle me permet de circuler tranquillement sans être inquiété par la police. Avec l’existence des check-points, si tu n’as pas ta carte d’électeur, c’est compliqué avec les policiers»</i>, indique Tunda*, la vingtaine révolue.
Pour d’autres habitants de Kinshasa, la carte d’électeur favorise également le trafic entre la RDC et les pays frontaliers, tels le Congo/Brazzaville et l’Angola.
<i>«J’ai obtenu ma carte parce qu’elle me permet de traverser la frontière de Lufu (Angola) pour mon commerce. Les militaires qui sont à la frontière entre Kinshasa et Angola nous obligent d’avoir la carte d’électeur»</i>, rapporte Narcisse*, une commerçante, 30 révolu.
Certains kinois ont cependant boudé l'enrôlement prétextant que les élections n’auront pas lieu.
<i>«Vous savez tous qu’il n’y aura pas d’élection. Alors, je ne vois pas le sens d’accomplir cette tâche. J’ai ma carte de service, mon permis de conduire et mon passeport, ce sont là mes pièces d’identité »</i>, dit Matondo*, jeune cadre d’une banque.
*Noms d’emprunt.
<b>Christine Tshibuyi</b>