RDC : La saison sèche et la pénurie d’eau favorisent l’explosion de l’épidémie de choléra au Sud-Kivu (MSF) 

La saison sèche et la pénurie d’eau favorisent l’explosion de l’épidémie de choléra au Sud-Kivu.

<em>« La saison sèche en RDC et la pénurie d’eau obligent parfois la population à s’approvisionner dans des lieux où l’eau n’est pas potable, ce qui favorise l’explosion de l’épidémie. Un grand nombre de personnes à Minova et Bukavu puissent l’eau du lac directement, ou s’approvisionnent dans des points où l’eau n’est pas potable. L’analyse de la provenance des cas arrivés dans le Centre de Traitement du Choléra (CTC) mis en place par MSF à Minova montre que plus de 50 % des patients viennent d’un quartier de la ville proche du lac, mais très loin d’une source d’eau potable, »</em> rapporte Médecins Sans Frontières (MSF) dans un communiqué envoyé à ACTUALITE.CD ce mercredi 30 aout 2017.

Le 18 août dernier, les autorités provinciales du Sud-Kivu ont officiellement déclaré l’épidémie du choléra. En guise de réponse, les équipes de Médecins Sans Frontières interviennent à Minova, Bukavu, Bulenga, Numbi, Baraka, Sebele et Nyange.

[caption id="attachment_25340" align="alignnone" width="3500"]<img class="size-full wp-image-25340" src="https://actualite.cd/wp-content/uploads/2017/08/choléra-sud-kivu2.jpg&q…; alt="" width="3500" height="2334" /> A MSF nurse attends to a patient at the cholera treatment centre in Minova.[/caption]

Depuis début août, MSF, en collaboration avec le Ministère de la Santé, a traité plus de 1200 patients. Actuellement, 70 personnes sont en traitement à Minova, 67 à Bukavu, 18 à Bulenga et 22 à Baraka. Au-delà de la réponse médicale visant à traiter les patients à Bukavu et dans la Zone de Santé de Minova, Uvira, Ruzizi, Lemera, Kimbi-Lulenge et Fizi pour contenir l’épidémie, les mesures de prévention et de coupure des chaines de transmission ne sont pas encore assez efficaces ».

L’organisation médicale humanitaire internationale souligne le fait que pour freiner le choléra au Sud Kivu, il faut d’urgence mettre en œuvre des activités de prévention.

<em>« Il faudrait mettre en place davantage de points de chloration, effectuer des pulvérisation des domiciles des personnes infectées et mener une campagne de sensibilisation le plus rapidement possible»,</em> a déclaré Francisco Otero y Villar, Chef de Mission de MSF en République Démocratique du Congo (RDC).

A ce jour, MSF appuie quatre centres de traitement du choléra (CTC), à Minova, Baraka, Sebele et à Bukavu et trois Unités de Traitement du Choléra (UTC) à Bulenga, Nyange et à Numbi. Dans ces structures, MSF mène notamment des activités de prise en charge des malades visant à renforcer la capacité du Ministère de la Santé. Les équipes de MSF y ont également réorganisé le circuit des patients, fourni tout le matériel logistique nécessaire et construit des lits afin d’augmenter la capacité des structures face à l’afflux important de patients de ces derniers jours. A Baraka, MSF a installé 9 points de chloration pour désinfecter l’eau et donné du matériel aux structures de Kabeya, Ruzizi, Uvira, Lemera, Kazimia et Mwayenga. En outre, MSF a détaché, dans les structures appuyées, son personnel qualifié pour la gestion de l’épidémie en appui au personnel du Ministère de la Santé.

Selon les chiffres compilés par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), 21 068 cas de choléra, dont 501 décès, ont été enregistrés depuis janvier 2017 en RDC.

Considéré comme un problème majeur de santé publique, il touche 18 des 26 provinces de la RDC. La même source renseigne que  les provinces ayant notifié le plus sont le Nord-Kivu, le Haut-Lomami, le Tanganyika, le Kongo Central, le Kwilu, le Maniema, le Maï-Ndombe et le Sud-Kivu où la maladie est endémique depuis plusieurs années.