L’assassinat de cinq personnes dans la ville de Goma, dans la nuit du dimanche 6 août 2017, prouve l’insécurité grandissante que connaît le chef-lieu du Nord-Kivu, a déclaré ce lundi Jean Paul Lumbu Lumbu, un des notables de la province qui a dénoncé “l’inaction” des autorités dans la protection de la population. Il accuse ces dernières d’initier des enquêtes dont les résultats ne sont pas communiqués.
<i>“A Goma, il y a eu, cette nuit, cinq morts dont un ancien conseil du gouverneur de province. Il y a quelques jours c’était le greffier du tribunal de grande instance qui a été assassiné. Et, malheureusement pour tous ces cas, nous ne voyons aucune enquête de la part des autorités. Aucun présumé auteur n’est présenté devant la justice pour être entendu. Cela nous pousse à penser à une certaine complicité par l'inaction de la part des autorités. Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans une peur permanente d’être kidnappé devant nos enfants dans une impunité totale”, </i>a dénoncé Lumbu Lumbu.
Les localités périphériques de la ville de Goma, en territoire de Nyiragongo, sont également touchées par des cas d’attaques et assassinats dont le dernier cas en date est celui de la nuit de dimanche où des assaillants ont fusillé un civil et le garde du corps du chef du groupement Muja.
Lumbu Lumbu demande au chef de l’État de procéder au changement des autorités ayant en charge la sécurité dans la ville de Goma.
<i>“Nous demandons au président de la République, qui est le premier garant de la sécurité des personnes, de pouvoir changer les autorités dans la ville de Goma, principalement le maire de la ville, le commandant PM et au niveau de service de renseignement (...) Il faut faire table rase pour qu’on puisse nous donner des autorités capables d’imaginer des stratégies susceptibles de sécuriser la population”, </i>a-t-il ajouté.
Au nord de la province, dans les villes de Butembo et Beni, des cas d’insécurité sont illustrés notamment des enlèvements des personnes.
Ce lundi, les conducteurs des taxis-motos de Butembo ont séché le travail pour protester contre les kidnappings récurrents dans la région. Les motards menacent de ne pas transporter les agents de sécurité si les conditions sécuritaires ne sont pas améliorées.
Samedi dernier, Mgr Paluku Sikuli Melchisédech, évêque du diocèse de Butembo-Beni, a appelé les jeunes à se <i>“sécuriser les uns et les autres”</i>.
<b>Patrick Maki</b>