Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence des Nations unies Stephen O. Brien lance un cri d’alarme sur la situation humanitaire en République démocratique du Congo. Au cours d’une conférence de presse organisée le vendredi 21 juillet 2017 à l’aéroport de N’djili juste à son arrivée à Kinshasa après une tournée dans les villes de Goma, Bukavu, Kalemie et Tshikapa Stephen O. Brien affirme que la RDC fait face à une crise humanitaire aiguë qui nécessite, selon lui, une intervention et une mobilisation rapide pour éviter des conséquences sans précédent dans les prochains jours.
D’après le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, le nombre des déplacés est passé de 2,2 millions à 3,8 millions en 6 mois. Il parle notamment des nouvelles provinces affectées qui ont besoin d’aide d’urgence dont la région du Kasaï où l’on enregistre plus de 1,4 millions de déplacés ;
«<i>J’ai voulu faire ce déplacement pour voir moi-même ce qui se passe sur terrain. Je peux vous affirmer que le contexte des besoins humanitaires grandis au jour le jour. Avec le nombre croissant de déplacés estimé à plus de 8 000 par jour, nous ne devons pas rester silencieux ou encore croiser les bras. Nous avons des hommes, des femmes ou encore des enfants qui ont tout perdu et qui ont besoin d’assistance et de sécurité alimentaire</i> », affirme Stephen O. Brien.
Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires se dit également troublé par ce qu’il a rencontré dans sa tournée.
«<i>A Tshikapa, j’ai vu par exemple Muamba, un jeune homme de 14 ans</i> <i>venu de Kananga qui a perdu son père, sa mère, ses frères et sœurs et qui se retrouve orphelin accueilli par une famille. C’est vraiment triste. J’ai aussi été attiré par la situation d’un autre jeune homme de 16 ans. Il avait tout perdu et avait des traces de coups de machettes sur sa tête. Son état de santé m’a vraiment interpellé. On dirait qu’il présentait des signes de malnutrition avant même qu’il ne soit attaqué</i> », a-t-il raconté.
Stephen O. Brien affirme également que la mobilisation des ressources financières pour l’aide humanitaire en RDC est faible. Pour lui, sur les 64,5 millions attendus pour cette année, on enregistre seulement 11 % de mobilisation. Mais avec ces nouveaux déplacements il va falloir, d’après lui, une attention particulière afin d’éviter que les efforts fournis ne servent à rien.
<b>Willy Akonda Lomanga</b>