Enrôlement à Kinshasa : Muyaya déplore l'absence des observateurs dans les centres

Le député national Patrick Muyaya , cadre du parti lumumbiste unifié (PALU) hausse le ton contre le manque d'observateurs et des témoins des partis politiques dans les centres d'inscription et d'enrôlement d'électeurs dans la ville province de Kinshasa dont il est l'un des élus.

Après avoir inspecté le premier mois les opérations dans la capitale, cet élu du district de Funa a dans une interview ce mardi 4 juillet 2017 à ACTUALITE.CD, interpellé les partis politiques et la société civile sur le risque de tricherie suite au manque des témoins.

<strong>Quels sont les points positifs et négatifs de votre tournée d’inspection dans le cadre de l’enrôlement à Kinshasa ?</strong>

Depuis le 28 mai dernier, l’enrôlement a débuté ici. Kinshasa constitue la dernière étape de cette première opération qui est censée aboutir à l’organisation des élections. En tant qu’élu de Kinshasa en vacance parlementaire , j’ai deux missions : sensibiliser les citoyens pour aller s’enrôler, mais aussi faire le point de l’opération en elle-même. Nous avons relevé, à travers la tournée que j’ai effectué avec mon équipe, puis avec le président de la CENI, des points suivants : pour une opération de cette ampleur, les difficultés d’ordre technique ou d’un quelconque ordre sont inhérentes. Je fais observer à tous que Kinshasa c’est la partie du pays qui a plus d’infrastructures  et où l’on retrouve le plus grand nombre de congolais qui maitrisent l’outil informatique. Donc en réalité Kinshasa ne devrait pas avoir de problèmes comme on l’entend. Sur terrain j’ai constaté trois difficultés. Sur le site d’enrôlement vous trouvez beaucoup de gens et les gens sont impatients.  La deuxième difficulté est qu’à 80% de personnes viennent de l’intérieur. Avec les découpages qu’il y a eu, les gens ne connaissent pas vraiment leurs groupements. La troisième difficulté c’est la maitrise de l’outil informatique. Les outils techniques requièrent un certain temps et je crois que pour ce premier mois, les opérateurs techniques commis à cette tâche n’ont pas été les meilleurs. Globalement, il y a une forte mobilisation. Il y a aussi la lenteur, il n’y a pas assez de machines, il y a des difficultés que les personnes qui viennent s’enrôler créent elles-mêmes. Au lieu de suivre la file, ils veulent corrompre et ça crée des problèmes.

<strong>Avez-vous l’impression que les choses ont été précipitées ?</strong>

Je ne peux pas dire que les choses ont été précipitées dès lors qu’avant le début de toute opération il y a toujours une phase d'essai. Il faut s’habituer avec les machines et les processus. Je suis surpris, à la différence de 2006 et 2011, qu’il faut maintenant scanner tous les dix doigts alors qu’avant ce n’était que le puce. Et cela peut prendre un minimum de temps. Le plus important à ce stade est de s’approprier le processus. Ma plus grande tristesse pendant la tournée c’est que je n’ai vu aucun témoin de parti politique dans les centres d’inscription. Je veux bien que nous les politiques puissions critiquer la CENI puisque je pense qu’elle n’a pas suffisamment communiqué sur la vraie réalité des choses. Mais je pense surtout que les partis politiques, plutôt que de se concentrer sur d’autres enjeux importants comme l’application de l’accord, ils auraient mieux fait de se concentrer aussi sur l’enrôlement. Le processus électoral est le seul élément qui ne s’est jamais véritablement arrêté.  Je suis élu de Kinshasa, j’ai des ambitions pour demain et je compte sur mes électeurs. Je souhaite qu’ils se mobilisent davantage. Dans un avenir proche, je vais lancer la campagne que j’appelle par les urnes, pour les urnes et avec les urnes puisque je pense que c’est à partir des urnes que nous allons vite apporter le changement que nous voulons.

<strong>La fin des opérations d’ici septembre. Pensez-vous qu’on peut tenir le délai ?</strong>

Je ne suis pas expert technique et je ne suis pas la question au quotidien comme le font les agents de la CENI. Mais selon le rapport qui nous a été fait ce week-end, à Kinshasa pour le premier mois on a enrôlé 1.64.000 électeurs. Si la tendance doit se maintenir à ce rythme, nous aurons 3 millions d’électeurs. Ce qui est en des attentes. Mais il ne faut pas oublier que dans notre culture nous étudions mieux que la veille. Peut-être que beaucoup ne s’élèvent pas encore parce qu’il y a beaucoup de files. Ils attendent deux mois après quand il n’y aura plus du monde, mais moi je pense que le meilleur moment de s’enrôler c’est maintenant.

<strong>Stanys Bujakera</strong>