Depuis le temps qu'on la dit en phase terminale. Cette fois-ci, si les conditions sont réunies, il paraît que c'est pour de bon.
Joseph Kabila est sorti de son silence lundi 20 février. Après plusieurs sollicitations des évêques-médiateurs des échanges directs entre l’opposition et la Majorité présidentielle, le président de la république les a enfin reçus au Palais de la nation dans la matinée.
L'accord de la Saint Sylvestre au menu de la discussion. Sa mise en œuvre serait en train de pousser ses derniers soupirs sauf qu'il y a deux conditions: le rassemblement doit proposer une liste des candidats pour le poste de premier ministre à Joseph Kabila. Si cette condition passait comme une rumeur il y a quelques semaines, aujourd’hui elle est bien réelle. Kabila l’a dit, lui-même aux évêques. <span style="font-size: 16px;">À travers cette insistance, Kabila pose une condition qui ressemble à des cailloux dans les chaussures du Rassemblement. </span>
Alors que le Rassemblement n’a pas encore réagi, l’UDPS réplique sans attendre à travers son secrétaire général: Kabund à Kabila : le Rassemblement ne proposera pas des noms à Kabila, même pas deux. Rideaux !
<a href="https://actualite.cd/2017/02/10/etienne-tshisekedi-valeur-marchande/">L… du rassemblement mise à rude épreuve </a>
Deuxième chose qui est considérée comme une condition que Kabila pose à son tour au rassemblement: la liste des candidats Premier ministre doit lui être présentée par le nouveau président du conseil des sages du Rassemblement. Etienne Tshisekedi étant mort. <span style="font-size: 16px;">Kabila invite-t-il le rassemblement à se rassembler de nouveau ? Est-ce son rôle ? </span>
Déjà assez fragilisée en interne ce jours-ci , cette condition risque de diviser davantage le rassemblement et même l'opposition à [ seulement ] quelques mois de la présidentielle. Car, on le sait, la question expose les ambitions cachées des quelques membres du rassemblement au point de créer une inimitié. Entre Katoto Katebe qui voit en cette proposition l'occasion de retourner au Congo, après une longue période d’exil en Belgique. Félix Tshisekedi qui se voit déjà Premier ministre. Olenga Nkoy qui estime être le mieux placé pour prendre la tête du Conseil de sages du Rassemblement. Matungulu qui exhibe son expérience et qui aux yeux des certains politiques reste un technocrate, bon pour l'administration. Martin Fayulu l'un des opposants les plus coriaces pour le pouvoir de Kinshasa depuis 2015 qui préfère soutenir Félix Tshisekedi. Et <b>Moïse Katumbi qui se range du côté des taiseux sur la question brûlante.</b> Mais il y a aussi Kiakwama qui caresse ouvertement l'idée de succéder à Etienne Tshisekedi au poste de président du conseil de sages. Une situation qui ressemble de plus en plus à “opesi Mbwa, Mbwa aboyi “ au sein de cette plateforme politique.
<b>Joseph Kabila, l’occasion de prendre sa revanche à l’Udps ? </b>
La question vaut son pesant d’or. <span style="font-size: 16px;">Kabila a remplacé son père en 2001 dans des conditions que seul lui et les proches collaborateurs de l'ancien président Congolais maîtrisent. <b>Les militants de l’Udps rêvaient le même scénario pour Félix Tshisekedi</b>. C'est sans compter sur Joseph, qui ne se laisse pas séduit par les dernières propositions du rassemblement.Son point de vue semble d’ailleurs avoir convaincu les évêques: </span>
"Le principe est maintenant claire que le prochain président du Conseil des sages du Rassemblement sera le président du conseil national de suivi de l’accord, et celui qui doit présenter la liste des candidats premiers ministres" a conclu L’Abbe Nshole, au sortir de cette rencontre.
<b>L'heure des négociations Udps - Kabila, appartient désormais au passé ?</b> En tout cas, à en croire la froideur avec laquelle Joseph Kabila communique et ce malgré l’insistance du rassemblement qui a remis officiellement le nom de Félix Tshisekedi la semaine dernière comme candidat premier ministre allant jusqu'à suspendre Katoto Katebe de la plateforme à cause de ses ambitions sur ce même poste.
<b>L’UDPS, la course pour s'affirmer encore … ou presque. </b>
Les négociations entre Majorité présidentielle et le parti d'Etienne Tshisekedi ne datent pas d’aujourd’hui. Il y a eu plusieurs rencontres informelles pour préparer cette période de transition. Des rencontres qui n'ont jamais abouti. <span style="font-size: 16px;">Ibiza, Paris, Kinshasa. L’Udps a toujours changé d'avis comme une chemise en posant des conditions que Kabila n’a jamais pu</span><span style="font-size: 16px;"> [ ou n’a jamais voulu] réunir. </span>
Aujourd'hui la donne a changé et L’Udps veut à tout prix la primature devra faire avec. Son ralliement à Moïse Katumbi, dernier frondeur du pouvoir de Kinshasa à travers le G7, une Plateforme constituée d’anciens ministres et collaborateurs proche de <b>Joseph Kabila </b>complique également la situation. Le problème se corse davantage, il va falloir s'accrocher.
Kabila Kabange qui cumule près de 17 ans à la tête de la RDC s'amuse à faire marcher le Rassemblement à 10 mois [presque] de la tenue des élections, selon l'accord de la Saint Sylvestre.
Mais jusqu'où le rassemblement tiendra-t-il ? Jusqu'à quel point la candidature de <b>Félix Tshisekedi, </b>sera-t-elle soutenue au sein de cette plateforme ?
<b>Ange Kasongo</b>