<span style="font-weight: 400;">Secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund a réagi ce mardi 31 janvier 2017 aux déclarations de la Majorité présidentielle qui a accusé le Rassemblement d’avoir participé au dialogue dans le seul but de se positionner au sein d’un éventuel nouveau gouvernement.</span>
<span style="font-weight: 400;">Au téléphone d’ACTUALITE.CD, le Secrétaire Général de l’UDPS a affirmé que le Rassemblement est allé aux discussions de la CENCO pour réclamer le départ de Kabila dont le mandat est arrivé à sa fin. </span>
<b>MP vous accuse d’avoir participé au dialogue pour le positionnement au sein du gouvernement, qu’est-ce que vous en pensez ?</b>
Si la MP pense que nous nous battons que pour des postes, c’est faux, parce que si la Primature revient au Rassemblement, ce n’est pas le fruit d’une quête de la part du Rassemblement. C’est un compromis issu d’un Etat de lieu fait au Dialogue. Nous savons que la MP n’a pas organisé des élections, et par conséquent nous sommes tombés dans une crise grave et voilà pourquoi nous sommes allés au dialogue où il a été dit que le Rassemblement, étant l’unique force politique au pays qui exige la démocratie, l’Etat de droit et les élections, il faut lui confier la Primature afin d’organiser les élections en 2017. Nous ne sommes pas allés au Dialogue pour avoir la Primature. Nous y sommes allés pour réclamer le départ de Kabila parce que son mandat est déjà fini.
<b>Un mois après la signature de l’accord, vous n’avez même pas entamé l’application de l’accord à cause de vos intérêts personnels : le partage du pouvoir…</b>
Dans la politique il faut toujours savoir que le pouvoir est entouré d’un esprit. Il faut avoir un objectif précis pour accéder au pouvoir. Si c’était pour des intérêts on aurait déjà proposé n’importe quel membre du Rassemblement pour avoir directement des postes et aller plus rapidement. Mais nous tenons plutôt à ce que le Premier ministre qu’on va proposer soit réellement l’émanation du Rassemblement et non du chef de l’Etat. Parce que dans l’accord, il est bien dit que c’est un Premier ministre qui sera proposé par le Rassemblement, pas plusieurs! Il ne faut pas créer de l’amalgame dans les têtes des Congolais. L’article 78 de la Constitution parle de la désignation d’un Premier ministre au sein de la MP. Donc là c’est le président qui a le pouvoir de désigner un Premier ministre au sein de sa majorité. Mais le contexte de l’accord du 31 décembre, c’est totalement différent de celui de la Constitution. Pour l’accord, nous sommes en face d’une crise politique que nous devons résoudre grâce à la mise en place du gouvernement de transition. L’accord n’a pas dit qu’il faut proposer un candidat Premier ministre ou des candidats Premier ministre, mais il est plutôt question du Premier ministre. C’est pourquoi nous disons que la MP n’est pas de bonne foi. Elle est en train de bloquer la mise en œuvre de l’accord pour aboutir à son projet d’organiser soit un référendum, soit la révision Constitutionnelle, etc…
<b>Etes-vous donc pris au piège de la MP ?</b>
Non. Nous ne jouons pas à son jeu. Jusqu’à aujourd’hui nous prenons le peuple et la communauté internationale à témoin, nous avons participé au dialogue, nous avons accepté ce qui est inacceptable : laisser un président à la tête de ce pays après le 19 décembre. Et cela est un grand pas que nous avons fait envers cette MP. Donc elle ne doit pas nous imposer quoi que ce soit. La MP fait des choses comme si dans ce pays il n’y a pas eu crise et que le chef de l’Etat gardait son pouvoir comme c’était avant. Mais le peuple congolais doit plutôt savoir que le président a été dépouillé d’un grand pouvoir dans ce pays. Bien qu’il ne soit pas clairement dit dans l’accord, mais politiquement parlant le président gère ce pays sur base de l’accord que nous avons signé, donc il n’a plus de mandat. Il est dénié de son pouvoir de désigner un Premier ministre et c’est donc le Rassemblement qui doit lui proposer un Premier ministre pour qu’il le nomme.
<b>Que comptez-vous faire pour mettre en application l’accord ?</b>
Nous allons continuer des négociations mais pas pour longtemps. Nous sommes donc ouverts au retour des évêques au pays. Je lance un message aux amis de la MP. Ils pensent que le 19 décembre c’est déjà passé et qu’ils peuvent reprendre leur ancienne posture pour compliquer le processus électoral dans notre pays. Il est vrai que le 19 c’est passé mais l’image est toujours fraîche dans les têtes des Congolais. Leur volonté de conduire le pays vers l’alternance n’a pas disparu. Au moment venu nous allons donc prendre nos responsabilités après avoir constaté que la MP n’est pas de bonne volonté pour résoudre la crise pacifiquement.
Par Stanys Bujakera