Le secrétaire interfédéral de l’UNC/Kinshasa, Jean-Baudouin Mayo Mambeke, s’est confié à ACTUALITE.CD à propos des pourparlers en cours au centre interdiocésain. D’après ce cadre de l’UNC, le clan Badibanga a fait un revirement tardif en déposant ses propositions sur l’arrangement particulier. Mayo insiste : la question de la primature a déjà été réglée par l’accord du 31 décembre
<strong>Le camp de Samy Badibanga a dit dans ses propositions sur l’arrangement particulier que la nomination du premier ministre a été déjà faite. Il s’agit de Samy Badibanga. Comment réagissez-vous à ces propositions ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>Le premier ministre Samy Badibanga a derrière lui un groupe des gens constitué essentiellement de ses ministres qui ont pris part au dialogue de la cité de l’Union Africaine. Pour eux accepter de se soumettre à l’accord de la saint sylvestre c’est saborder. C’est de bonne guerre. Je fais remarquer que la question de la primature a été déjà tranchée. C’est un repentir tardif. Il n’y a pas de crise à mes yeux. Sur ce point précis de la primature, l’accord a déjà tout réglé.</em></blockquote>
<strong>Mais jusqu’où on ira avec ce bras de fer alors que l’on sait que le camp Badibanga ne veut rien lâcher ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>Est-ce qu’il faut qu’il cède absolument. Est-ce qu’il vous a dit qu’il la capacité d’arrêter les choses dans ce pays? C’est un acteur politique et il se bat pour ça. Mais je crois qu’il faut agir dans le timing.</em></blockquote>
Et la Constitution qui prévoit deux options pour que le premier ministre soit démis : soit c’est par lui-même, soi c’est par motion de défiance à l’Assemblée. Apparemment toutes ces deux voies sont impossibles à l’heure actuelle ?
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>Il y une autre voie que vous avez oublié. Le président de la République peut l’appeler pour lui demander sa démission. En ce moment saura-t-il résister à Kabila ? Je ne crois pas que ça sera le cas.</em></blockquote>
<strong>Croyez-vous en l’organisation de l’élection présidentielle en 2017 ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>Il faut demeurer positif. A la cité de l’UA on soutenait 2017. Mais la CENI nous a démontré le contraire et nous a ramené en Avril 2018. Mais s’ils ont opté pour 2017 certainement qu’ils doivent s’être concertés avec la CENI.</em></blockquote>
<strong>Croyez-vous aussi à la volonté des uns et des autres pour la mise en application de l’accord qui connaît déjà du retard ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>Il faut que cette bonne volonté soit là sinon nous exposons notre pays? Il faut que chacun y mette du sien pour que cet accord soit appliqué. Les prêtres de la CENCO ne sont que le sommet de l’iceberg. En dessous de prêtres il y a plus. Il ne faut pas croire que cela a été fait pour éviter la pression qui s’abat sur le pays à un moment donné.</em></blockquote>
<strong>Quand vous parlez d’en dessous des prêtres vous faites allusions à quoi ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>La communauté internationale, par exemple. Nous avons tous côtoyés le président Kabila depuis 2001. Mais nous savons que c’est un dur à cuire. Après avoir concédé la primature à l’opposition qui a pris part au dialogue de la cité de l’UA, il vient de concéder la même primature au Rassemblement. Ce n’est pas de gaieté de cœur.</em></blockquote>
<strong>Majorité et opposition existent-t-elles toujours après ce deux accords ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>Ça existe toujours parce que nous sommes dans un cadre d’un gouvernement d’union nationale qui réunit l’opposition et la Majorité et non d’un gouvernement issu des élections. Dans le cadre d’un gouvernement issu des élections, une opposition qui participe à la gestion du gouvernement avec la majorité cesse d’être opposition. Nos amis du Rassemblement commettent l’erreur de penser que l’opposition qui a pris part au dialogue de la cité de l’UA a rallié la MP. C’est faux. Et maintenant qu’ils viennent de nous rejoindre dans les pourparlers avec Kabila, ils deviennent aussi de la MP ? Cette logique relève de l’égoïsme tout simplement.</em></blockquote>
<strong>A l’heure actuelle qu’est-ce qu’il faut pour que la CENI parviennent à organiser les élections en 2017 conformément à l’accord ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>Le prétexte donné par la CENI pour ne pas organiser les élections dans le délai constitutionnel c’était le manque de moyen. Il faudrait que le gouvernement dote la CENI des moyens conséquents. L’accord du 18 Octobre avait prévu que le gouvernement publie tous les trois mois les moyens qu’il dote à la CENI. Celui de la CENCO a mis en place le CNSA à qui le gouvernement doit faire rapport par rapport aux financements de la CENI. Nous sommes devenus la risée de tout le monde en Afrique. Nous devons tous lutter pour redorer l’image du pays en organisant maintenant selon le strict respect des délais.</em></blockquote>
Interview réalisée par Stany Bujakera Tshiamala